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Fenêtres sur le passé

1896

Brûlé par du trois-six

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Source : La Dépêche de Brest 1 décembre 1896

 

Brûlé par du trois-six (*).

 

Avant-hier soir, vers 8 h. 1/2, le nommé Le H... (Charles), 44 ans, journalier,

3e venelle Kéravel, n° 1, rentrait chez lui en état d'ivresse, tenant à la main

une bouteille de trois-six, qu'il renversa sur le palier, où elle se brisa.

 

Ayant voulu allumer une allumette pour constater le dégât.

 

Le H... enflamma le trois-six, qui communiqua le feu à ses vêtements.

 

Il gisait à terre, le bras et la jambe gauches assez grièvement brûlés,

quand survinrent des voisins.

 

Le H... a été conduit à l'hospice civil, où il a été placé à la salle Saint Jean.

Son état ne présente aucune gravité.

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Ivresse _01.jpg

(*) Source : Wikipedia

 

Le Trois-six est une eau-de-vie fabriquée en Normandie, portant ce nom pour signifier

« trois mesures d'alcool et trois mesures d'eau ». 

Cet alcool faisait l'objet d'un trafic de contrebande dans les îles Anglo-Normandes. 

On l’appelait également « Preuve de Hollande » et elle titrait 19° Cartier.

Dans la région du Languedoc le « Trois-Six » était l’alcool à 95 / 96° issu de la distillation du marc de raisin. 

Au XIXe mais aussi au début du XXe siècle, le trois-six était vendu sur les places publiques dont certaines en ont gardé le nom,

le « trois/six » (92 à 95 degrés) et la fine (65 à 70 degrés). 

Le prix de vente n'était pas le même pour les deux alcools.

Pour vérifier que c'était bien des barriques de trois/six que l'acheteur avait devant lui, il faisait le mélange 3/6e.

Le degré du mélange était alors de 45° et il devait s'enflammer, ce qui n'était pas le cas pour la fine,

qui ne titrait plus alors que 35°.

Cette opération était faite sur place, à une époque où les alcoomètres n'existaient pas.

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