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Fenêtres sur le passé
1895
Triple tentative de meurtre et suicide à Plouarzel
Source : La Dépêche de Brest 4 août 1895
Un terrible drame a mis en émoi, dans la nuit d'avant-hier, le village de Locronan, en Plouarzel.
Un vieillard de 65 ans, Kervran (Jean), après avoir, à coups de marteau et de faucille, tenté de tuer sa fille,
la femme Gélébart, âgée de 34 ans, et deux des enfants de cette dernière, Louis et François, âgés de neuf
et douze ans, est allé se précipiter dans la rivière de l'Aber-Ildut, où son cadavre a été retrouvé peu de temps après.
Le village de Locronan, qui se compose d'un débit et d'un groupe de fermes, est situé à deux kilomètres et demi environ de Saint-Renan, à droite de la route qui conduit à Brélès.
Dans l'une de ces fermes habitaient les époux Gélébart, âgés de 36 et de 34 ans, et leurs quatre enfants, François, âgé de 12 ans, Jean, âgé de 10 ans, Louis, âgé de 9 ans, et Marie-Yvonne âgée de trois ans, ainsi que le père et la mère de la femme Gélébart, Kervran (Jean), âgé de 65 ans, et sa femme, âgée de 61 ans.
Depuis longtemps, de vifs dissentiments existaient entre Kervran
et son gendre.
Jeudi, à la suite d'un nouveau différend, celui-ci quittait la ferme
pour aller demeurer avec son frère, cultivateur à Milizac.
Kervran parut préoccupé de ce départ, mais rien dans son attitude
ne pouvait faire prévoir le terrible drame dont il allait être l'auteur.
Vendredi, le vieux cultivateur se couchait à neuf heures et demie du soir.
Entre minuit et une heure, il se levait et, allant au lit clos où était couchée la femme Gélébart, il porta à sa fille un violent coup de marteau sur la tête.
La malheureuse put sortir de la ferme, mais Kervran la poursuivit et, l'ayant rejointe près d'un puits, il lui asséna un coup de faucille,
qui lui fit une grave blessure au poignet droit.
Le meurtrier rentra ensuite dans la ferme et s'acharna
sur les jeunes Louis et François, auxquels il porta de nombreux coups des deux instruments dont il était armé.
Quand les voisins accoururent, Louis était étendu sur le sol, dans une mare de sang.
Il portait à la tête et au poignet diverses blessures faites avec un instrument tranchant.
Dans une chambre contiguë, sur un banc-coffre, François gisait sans connaissance.
D'une blessure qu'il portait à la tête, le sang coulait à flots.
Il était également blessé au poignet.
Le docteur Kérébel, mandé en toute hâte, a prodigué ses soins
aux blessés, dont l'état, du moins en ce qui concerne l'un d'eux,
le jeune François, est des plus graves.
Le docteur Kérébel croit à une fracture du crâne.
Pendant ce temps, les gendarmes se mettaient à la recherche du meurtrier qui, peu après, fut trouvé noyé dans la rivière de l’Aber-Ildut.
Le malheureux s'était fait justice.
Les constatations légales ont été faites par M. Chuiton,
juge de paix de Saint-Renan.
Le parquet de Brest, avisé télégraphiquement hier matin par la gendarmerie de Saint-Renan, ne s'est pas rendu sur le lieu du crime, l'action de la justice étant éteinte par le suicide de Kervran.