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Fenêtres sur le passé
1895
Coups mortels à Penmarch

Source : La Dépêche de Brest 29 octobre 1895
Le 2 septembre 1895, vers quatre heures de l'après-midi, le nommé Le Loch (Jean-Louis-Corentin), âgé de 32 ans, domicilié à Pont-l'Abbé, traversait avec sa charrette le bourg de Penmarch, quand il fit la rencontre de son beau-frère, Pierre Raphalen, avec lequel il s'arrêta pour causer.
Sans être ivre, il était néanmoins influencé par la boisson.
Ils furent alors rejoints par Michel Raphalen, qui chercha querelle à Pierre Raphalen.
Le Loch prit fait et cause pour son beau-frère, et des propos agressifs et provocateurs furent échangés entre eux.
Les frères Diquélou, amis de Michel Raphalen, survinrent en ce moment ;
une rixe peu grave s'engagea, au cours de laquelle Le Loch fut victime de quelques violences et renversé à terre.
Grâce à l'intervention de Pierre Raphalen, le seul qui n'était pas excité par la boisson, la rixe prit fin.
Mais aveuglé par la colère et sous l'influence de l'ivresse, Le Loch courut à sa charrette et saisit un des montants de charge ;
puis, ainsi armé de cette pièce de bois, qui allait devenir entre
ses mains un instrument redoutable, il se dirigea vers
ses adversaires dans l'intention évidente, de les en frapper.
Son beau-frère intervint, lui prit son arme et, le prenant
à bras-le-corps, le fit entrer dans le couloir d'une maison.
Le Loch se débarrassa de son étreinte et sortit en criant :
« Tout à l'heure, je tuerai quelqu'un. »
Puis, reprenant le montant qu'on lui avait arraché des mains,
il se dirigea vers Michel Raphalen et lui en porta
deux coups violents, dont l'un l'atteignit à l'épaule et l'autre
à la tête. Raphalen chancela aussitôt et tomba sur la route,
la face contre terre.
Malgré les soins qui lui furent prodigués, Raphalen expira
le lendemain matin, sans avoir repris connaissance.
Du rapport du docteur qui a pratiqué l'autopsie, il résulte
que la victime a succombé à la violence du coup, qui a occasionné une très forte hémorragie et déterminé la mort par compression
des centres nerveux.
Le Loch n'a pas d'antécédents judiciaires.
Sa réputation n'est pas mauvaise.
Ministère public, M. Marinier.

Défenseur, Me de Chabre.
Le Loch, reconnu coupable, avec l'excuse de provocation admise, est condamné à un an de prison.