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Fenêtres sur le passé

1894

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Voleurs de grands chemins à Irvillac

Source : La Dépêche de Brest 21 juillet 1894

 

Voleurs de grands chemins à Irvillac

 

Le 1er mars, vers six heures du soir, le sieur Jean-Marie Page, cultivateur au village de Rhum Gouenou, en Irvillac, revenait de la foire de la Roche-Maurice, lorsqu'il fut soudainement attaqué par deux individus sortant d'un bois.

 

Il fut frappé d'un bâton à la tête, saisi au collet et renversé dans le fossé de la route.

 

Pendant que l'un de ses agresseurs le fouillait et lui dérobait sa montre et son porte-monnaie contenant 130 francs, l'autre le serrait à la gorge, lui comprimait la bouche et lui portait des coups de pied.

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Tous deux s'enfuyaient ensuite vers Landerneau,

le laissant à moitié assommé.

 

Plusieurs semaines après le 1er mars, il portait encore à la face et

à la main droite des traces de contusions et de blessures.

 

Grâce à une surveillance active, un des malfaiteurs tomba

entre les mains de la gendarmerie, qui l'arrêta le 8 mars,

à la foire de Guipavas.

 

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La Roche Maurice

C'était le nommé Guégan (Joseph-Marie), âgé de 32 ans, sans profession ni domicile, qui,

dans la soirée même du 1er mars, avait fait des dépenses hors de proportion avec ses ressources.

 

Il nia absolument sa culpabilité, bien que reconnu par le sieur Le Page.

 

Le 20 mars, la police de Brest arrêtait son co-auteur, le nommé Houchoua (Marius-Paul-Hyacinthe), âgé de 26 ans,

se disant journalier sans domicile fixe.

 

Celui-ci reconnut exacts les faits d'agression et de vol, mais prétendit ne point y avoir pris part

et n'en avoir tiré aucun profit, s'étant contenté de dégager Guégan qu'il avait vu aux prises avec Le Page.

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Guégan se décidant alors à des aveux partiels, déclara que lui

et Houchoua avaient trouvé Le Page étendu dans un fossé,

lui avaient mis la main sur la bouche et pris une somme d'argent qu'ils s'étaient partagée.

 

Houchoua n'en maintint pas moins ses premiers dires.

 

Un autre fait est retenu à la charge de Guéguen seul.

 

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Le 3 février 1894, vers trois heures de l'après-midi, le sieur Sévignon (Guillaume), cultivateur à Lesvézennec,

en Plouzané, était occupé à réparer la toiture de son écurie, lorsqu'il vit un individu sortir de la cuisine

de son habitation. 

Il interpella cet étranger, qui s'empressa de fuir.

 

Quatre armoires avaient été fouillées et dévalisées ;

l'une d'elles avait été fracturée et une somme d'environ cinq francs avait été soustraite.

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Guégan proteste de son innocence, mais il a été, sans hésitation, reconnu par Sévignon.

 

Guégan et Houchoua ont la plus mauvaise réputation. 

Tous deux sont adonnés à l'oisiveté et à la débauche et ont été soupçonnés de nombreux vols. 

Le premier a de déplorables antécédents.

 

Ministère public, M. de Coquet.

Défenseurs :

Me Le Maraudeur pour Guégan.

Me Boulo pour Houchoua.

 

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Guégan et Houchoua sont déclarés coupables du vol Le Page en réunion, sur un chemin public,

avec violences ayant laissé des traces de coups.

Des circonstances atténuantes sont accordées à Houchoua seul.

 

Guégan est condamné aux travaux forcés à perpétuité et déchu de sa puissance paternelle ;

Houchoua, à dix années de réclusion sans interdiction de séjour.

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