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Fenêtres sur le passé

1894

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Le testament de Madame Le Jeune de Saint Renan

Source : La Dépêche de Brest 27 juillet 1894

 

Un testament.

 

Une femme à l'esprit élevé et au cœur généreux, Mme Romain Le Jeune,

est décédée à Saint-Renan le 17 courant, après avoir pris des dispositions testamentaires qu'il est intéressant de faire connaître à nos lecteurs.

 

Eugénie Mocaër,

Née le 17 décembre 1823 à Saint-Renan,

Décédée le 17 juillet 1894 à Saint-Renan,

Épouse de Romain Le Jeune,

avocat à Saint-Renan.

Nous ne parlons pas des dispositions qui concernent les parents et amis de la testatrice ;

mais voici ce qui a trait aux communes et établissements publics de l'arrondissement:

 

Mme Le Jeune lègue une rente viagère de 6,000 francs à une de ses parentes,

avec stipulation qu'à la mort de la légataire, cette rente sera partagée comme suit :

 

300 fr. de rente à l'hospice de Lannilis, 300 fr. de rente à la commune de Plouzané, 300 fr. de rente à la commune de Locmaria-Plouzané, 300 fr. de rente à la commune de Plougonvelin, 300 fr. de rente à la commune du Conquet,

300 fr. de rente à la commune de Ploumoguer, 300 fr. de rente à la commune de Plouarzel, 300 fr. de rente à la commune de Landunvez, 300 fr. de rente à la commune de Ploudalmézeau, 300 fr. de rente à la commune de Plouguin, 300 fr. de rente à la commune de Porspoder, 300 fr. de rente à la commune de Plourin-Ploudalmézeau, 300 fr. de rente à la commune de St-Pabu, 300 fr. de rente à la commune de Plouguerneau, 300 fr. de rente à la commune

du Bourg-Blanc, 300 fr. de rente à la commune de Plouvien, 300 fr. de rente à la commune de Guilers, 300 fr. de rente à la commune de Brélès, 250 fr. de rente à la commune de Tréouergat, 250 fr. de rente à la commune de Guipronvel,

250 fr. de rente à la commune de Lanildut, 250 fr. de rente à la commune de Lampaul-Ploudalmézeau.

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Ces rentes sont données aux bureaux de bienfaisance dans les communes où il y en a d'établis ou destinées à en établir là

où il n'y en a pas.

 

Mme Le Jeune lègue, en outre :

 

2,000 fr. à l'église de Saint-Renan.

 

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Au musée de Brest, une Vénus de Milo, en bronze, un autre petit buste, des statuettes en terre cuite,

des coupes étrusques, etc., des tableaux, faïences, bijoux anciens, etc.;

 

À la bibliothèque de Brest, des livres.

 

Après prélèvement de tous les legs faits aux parents ou amis, Mme Le Jeune donne à la commune de Saint-Renan tout ce qui lui reste en meubles ou immeubles pour construire dans sa propriété, qu'on réservera en entier pour cet usage, un hôpital pour les pauvres malades de la commune et du canton de Saint-Renan.

 

La commune de Saint-Renan aura droit à un quart des lits.

 

Cet hôpital sera indépendant de l'hospice actuel de Saint-Renan et sera dirigé, comme à Brest,

par des religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve ou de Saint-Vincent de Paul.

Si les ordres religieux étaient supprimés en France, on remplacerait les religieuses par des laïques.

 

La commune paiera au bureau de bienfaisance 300 fr. de rente viagère.

 

M. Cheminant, maire de Saint-Renan, est désigné comma exécuteur testamentaire.

 

Mme Le Jeune est morte à 70 ans, après avoir successivement perdu son mari et ses trois fils.

Elle consacrait une grande partie de ses revenus à secourir les pauvres,

qui ont perdu en elle une bienfaitrice généreuse et dont la bourse s'ouvrait toujours discrètement.

Ses revenus étaient relativement élevés.

On peut estimer ce qu'elle laisse à Saint-Renan à 7 ou 800,000 francs.

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Un respectueux hommage est dû à la mémoire de Mme Le Jeune qui, après avoir pratiqué la bienfaisance toute sa vie, a voulu qu'après sa mort les malheureux sentissent encore l'effet de sa générosité

et a fait un si noble usage de sa fortune.

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Source : La Dépêche de Brest 16 juin 1896

 

Fondations charitables - Les legs de Mme veuve Lejeune

 

Par décret en date du 22 mai dernier, le président de la République

a autorisé les communes désignées ci-dessous à accepter les legs que, par son testament olographe du 26 octobre 1892,

leur a faits Mme veuve Lejeune, née Mocaër (Eugénie),

décédée à Brest le 17 juillet 1894.

Voici les principaux articles de ce décret :

 

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Article 1°. — Le maire de Saint-Renan (Finistère), au nom des pauvres, est autorisé :

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1° — À accepter le legs fait à la commune par Mme veuve Lejeune et consistant dans l'universalité de ses biens pour être employés à la fondation d'un hôpital pour les pauvres malades de la commune et du canton de Saint-Renan ;

 

2° — À aliéner aux enchères publiques, en un ou plusieurs lots, sur une mise à prix égale à l'estimation et qui, en cas de non adjudication, pourra être abaissée par arrêté préfectoral, tous les immeubles dépendant de la succession, à l'exception de ceux indiqués dans la délibération du conseil municipal du 4 juillet 1895.

 

Les fonds libres provenant ou à provenir de la libéralité seront placés en rentes 3% sur l'État, avec mention sur l'inscription de la destination des arrérages.

 

Art. 2. — Est autorisée la création d'un hôpital à Saint-Renan.

 

Cet établissement sera administré par la commission administrative de l'hospice déjà existant,

conformément aux lois et règlements qui régissent les institutions de cette nature.

 

La dotation de l'établissement se composera du produit du legs dont l'acceptation est autorisée par l'article 1°

du décret.

 

Art. 3. — Le préfet du Finistère, au nom des pauvres dudit canton de Saint-Renan,

est autorisé à accepter le bénéfice de la fondation hospitalière constituée par Mme veuve Lejeune.

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Art. 4. — La commission administrative de l'hospice civil de Lannilis

est autorisée à accepter le legs d'une rente de 3 % sur l'État de 300 francs, fait en nue-propriété à cet établissement.

 

Lors de l'extinction de l'usufruit, la rente léguée sera immatriculée au nom de l'hospice.

 

Art. 5. — Le maire de Brest, au nom de cette ville, est autorisé à accepter

le legs fait au musée et à la bibliothèque, consistant en tableaux, objets d'art et livres.

 

Art. 6. — La commission administrative du bureau de bienfaisance de

Saint-Renan est autorisée à accepter les legs faits à cet établissement et aux pauvres, consistant :

1° en une rente de 300 fr. ;

2° dans tous les effets d'hommes ou d'enfants qui se trouveront

à Saint-Renan, pour être distribués aux pauvres.

 

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En cas de remboursement de la rente de 300 fr., le capital en provenant sera placé en rentes 3 % sur l'État.

 

Les articles 7, 8, 9, 10 et 11 autorisent les commissions administratives des bureaux de bienfaisance de Ploudalmézeau, du Conquet, de Plouguerneau, de Lanildut et de Porspoder à accepter chacune un legs d'une rente

de 300 fr. fait en nue-propriété à ces établissements.

 

Lors de l'extinction de l'usufruit, la rente léguée sera immatriculée au nom du bureau de bienfaisance.

 

Les articles 12, 13, 14, 15, 18, 17. 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26 et 27 autorisent les bureaux d'assistance des communes de Plouarzel, Tréouergat, Ploudalmézeau, Guipronvel, Brélès, Guilers, Plourin, Bourg-Blanc, Saint-Pabu, Plouvien, Plouguin, Landunvez, Ploumoguer, Plougonvelin, Locmaria-Plouzané et Plouzané à accepter chacun un legs d'une rente de 3 % sur l'État de 300 fr., en vue de la création d'un bureau d'assistance dans ces communes.

 

Lors de l'extinction de l'usufruit, la rente léguée sera immatriculée au nom du bureau de bienfaisance, qui sera créé en exécution des volontés de la testatrice.

 

Art. 28. — Le trésorier de la fabrique de l'église curiale de Saint-Renan est autorisé à accepter les legs gratuits faits à cet établissement par Mme veuve Lejeune et consistant en :

1° une somme de 2,000 francs ;

2° divers objets mobiliers estimés 100 fr.

 

Conformément à la demande de la fabrique, le produit du legs de 2,000 fr. sera employé à payer les frais

de réparations de la toiture de l'église.

 

Il sera justifié de cet emploi auprès du préfet.

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