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Fenêtres sur le passé

1894

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Un crime qui n'en est pas un à Plouédern

La Dépêche de Brest 7 mars 1894

 

Avant-hier soir, vers cinq heures, un jeune garçon de 14 ans, de la commune de Plouédern, près de Landerneau,

se présentait au bureau du maréchal des logis Réaux et lui disait à peu près ceci :

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« Je passai cette après-midi près du bois de Kéramon, en Plouédern, quand j'ai aperçu un homme

portant un chapeau large et une longue blouse bleue qui frappait une femme à coups de couteau.»

 

«Le couteau avait même un manche noir.»

 

« Je l'ai vu renverser la femme, une malheureuse qui cherchait du bois mort,

puis il lui a porté un coup de couteau dans l'œil, puis un autre dans l'estomac.

Le sang jaillissait de toutes parts ;

puis l'inconnu a recouvert le corps de la femme d'un amas de feuilles.»

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Ce tragique récit, colporté dans tout Landerneau,

produisit une vive émotion.

 

On prévint les autorités.

On télégraphia à Brest et le juge de paix se rendit

avec la gendarmerie dans le bois de Keramon, mais on ne trouva rien,

ni cadavre, ni même trace de sang ou même de lutte.

 

Hier matin, nouvelles recherches infructueuses.

 

Enfin, pendant qu'à Landerneau l’émotion grandissait et que certains désignaient déjà la place où l'assassin serait exécuté, tout s'expliqua.

 

On découvrit un nid de mousse et de feuillage,

un vrai nid d'amoureux.

 

Le meurtrier et sa victime n'étaient autres que deux amants qui,

sous-bois, avaient sacrifié à Vénus.

 

On en rira longtemps à Landerneau.

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