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Fenêtres sur le passé
1894
L'assistance médicale gratuite
Source : La Dépêche de Brest 20 août 1894
Il s'agit d'appliquer pour la première fois, dans les budgets locaux de 1895,
les prescriptions de la loi du 15 juillet 1893, dont le but est d'assurer à tout Français, malade et privé de ressources,
des soins médicaux gratuits, soit à domicile, soit dans les hôpitaux.
D'après les calculs administratifs, développés dans un rapport très étudié du docteur Bouju,
inspecteur des enfants assistés, qui est appelé à devenir le chef du nouveau service,
le nombre des indigents à assister s'élèverait annuellement dans le Finistère à 14,000 environ,
dont 12.600 traités à domicile.
La dépense annuelle serait de 136.465 francs, partagée par moitié à peu près entre les communes et le département.
Mais la part du département serait allégée par la subvention de l'État que lui assure la nouvelle loi ;
elle se réduirait en conséquence, à 45,000 francs environ
En ce qui concerne le traitement des indigents dans les hôpitaux, le rapport conclut à rattacher
les diverses communes du Finistère, selon leur situation topographique, aux quatre hôpitaux principaux existant
dans le département, ceux de Brest, de Quimper, de Morlaix et de Quimperlé.
Pour les soins à domicile, l'administration propose de diviser le département en 34 circonscriptions médicales correspondant aux divers groupes de population.
Un projet de règlement sur l'organisation du service sera soumis à l'approbation du conseil général.
D'autre part, M. le docteur Dubuisson appelé au nom
de la commission départementale à préciser les conditions
de fonctionnement de la loi nouvelle, s'est prononcé pour le système qui laisserait à chaque malade assisté la liberté de choisir
son médecin, à la condition que ce médecin ait adhéré
aux dispositions du règlement départemental projeté.
Selon ce règlement, le prix des soins médicaux est fixé à 1 fr.
par visite de jour à 2 fr. par visite de nuit (de huit heures du soir
à six heures du matin), à 0 fr. 50 par consultation.
Les opérations spéciales seront payées de 2 à 20 fr.,
selon son importance.
Au commencement de chaque trimestre, le règlement sera effectué sur un mémoire spécial des médecins ou pharmaciens, justifié
par des billets de visite qui seront délivrés par les municipalités.
En cas de déplacement, il serait alloué aux médecins une indemnité de 0 fr. 80 par kilomètre à l'aller seulement,
et de 1 fr. pour les visites de nuit.
Ces dispositions sont acceptées en principe par les syndicats médicaux du Finistère, qui demandent, en retour,
la stricte application de la loi sur l'exercice illégal de la médecine.
Ils font valoir d'ailleurs que cette application aurait pour résultat
d'attirer de nouveaux médecins dans quatorze cantons du département, qui en sont encore dépourvus.
L'augmentation du nombre des médecins rendrait l'organisation du service plus facile et diminuerait de beaucoup
la dépense départementale, où les indemnités kilométriques entreront nécessairement pour une grande part.
Aussi le budget de 1895 prévoit-il une indemnité de 1,200 fr. à allouer à chaque médecin qui viendra s'établir
dans un canton du Finistère dépourvu de tout secours médical.