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Fenêtres sur le passé

1893

Un sinistre devant la rade de Morlaix
 

Un sinistre devant la rade de Morlaix.jpg

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Source : La Dépêche de Brest 21 novembre 1893

 

Dans l'après-midi de samedi, un grand, vapeur, qu'on supposait anglais, faisait des signaux de détresse, au large de l'entrée de la rade.

La mer était si mauvaise qu'il a été impossible de lui porter secours.

Ce navire s'est perdu corps et biens dans la même nuit, ayant sans doute manqué l'entrée de la rade.

 

La nuit dernière, la mer a rejeté au Fransic, commune de Carantec, neuf cadavres, qui ont été trouvés par des pêcheurs de goémon.

Aujourd'hui, quatre autres cadavres sont venus à la côte, au même endroit.

À côté, sur la grève, est venue s'échouer une péniche, presque neuve, mais rendue hors d'usage par les rochers !

Elle porte l'indication suivante : Tboukir-Bey, H. C. et Cie, Glascow.

Deux autres cadavres, provenant du même navire, ont été recueillis de l'autre côté de la rade, à la pointe de Plouézoch.

 

Dès que M. Samson, procureur de la République à Morlaix, a été informé par M. de Kergrist, maire de Carantec, de cette lugubre découverte, il s'est transporté sur les lieux, accompagné de M. Henri (Alexandre), qui a pris la photographie des malheureuses victimes de la mer.

Les cadavres ont été transportés à Carantec, où ils seront inhumés.

 

Sur une des victimes, on a trouvé une photographie récente, représentant un groupe de dix-huit marins.

Il est à supposer que l'équipage se composait de dix-huit hommes.

La mer a donc conservé des cadavres qu'elle ne rendra peut-être pas.

Grâce à cette photographie, la gendarmerie a pu reconnaître quelques victimes, dont le capitaine et un noir de grande taille.

 

Tous ces malheureux sont chaussés de bottes et revêtus de capote cirée en bon état.

Tous ont la ceinture de sauvetage.

 

Le capitaine avait à sa ceinture une jumelle ;

il portait des bottes en caoutchouc presque neuves avec une marque de New-York.

La chemise de flanelle était marquée aux initiales J.-S.W.

 

Le canot dont on a retrouvé les débris est un canot à clins, de quinze pieds environ, peint en blanc et portant à l'arrière et de chaque côté de l'étrave les noms du navire et de son port d'attache.

 

Les autres épaves, dont la grève était littéralement couverte, entre autres un tronçon de mât de dix mètres environ, font supposer que le navire naufragé a dû se perdre au large.

L'équipage n'a eu que le temps, sans doute, de se jeter dans le canot et de se diriger, poussé par le vent, sur le feu du phare de la Lande, qui domine la rade de Morlaix.

Le canot aura été englouti par une lame ou brisé sur les îlots qui se trouvent à l'entrée de la rade, et les infortunés matelots, soutenus par leurs ceintures de sauvetages, auront, après une longue immersion, succombé, tués par le froid.

 

Quant au navire, on n'en a trouvé aucune trace.

Ce navire est un vapeur, jaugeant 1,017 tonneaux, commandé par le capitaine Jacq, appartenant à M. John S. Hatfield, Cameron and C°, de Glascow.

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EARLSCOURT 1885-9-24 Sistership Aboukir Bay.jpg

 

EARLSCOURT

Sistership Aboukir Bay

1885-9-24

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La mer est épouvantablement démontée, en dehors du château du Taureau.

Les vieux marins ne se rappellent pas avoir vu une tempête d'aussi longue durée.

En rade, les riverains récoltent une ample provision de goémon.

La couleur de l'eau est presque noire.

Il sera impossible aux marins-pêcheurs en supposant que la mer se calme, de sortir avant cinq ou six jours.

 

La goélette la Favorite, sortie ces jours derniers de Morlaix et qui fuyait devant le mauvais temps, a pu rentrer en rade hier, dans l'après-midi, ayant toutes ses voiles enlevées et sa mâture brisée.

 

Le service du passage, entre Locquénolé et le bas de la rivière, ne se fait depuis trois jours que très irrégulièrement tant la mer est mauvaise, même dans la rade.

Avant-hier, des enfants qui demeurent au bas de la rivière et qui fréquentent les écoles de Locquénolé, ont été obligés, pour rentrer chez eux, de faire un détour de deux kilomètres et de se rendre au passage de Saint-François.

 

Le vapeur le Finistère, qui devait rentrer hier à Morlaix, est en relâche à Cherbourg.

 

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