top of page

Fenêtres sur le passé

1893

Le prix d'une vertu à Lampaul
(Lampaul Ouessant, Lampaul Plouarzel, Lampaul Ploudalmézeau ?)
 

Tribunal Brest.jpg
Le prix d'une vertu 2.jpg

 

Source : La Dépêche 2 septembre 1893

 

L'affaire qui vient met en gaîté l’auditoire.

 

Voici les faits :

Le 6 août dernier, un marin-pêcheur de Lampaul, Floch (Jean-Marie), rencontrait sur la grève,

vers neuf heures du soir, la femme Kerros.

 

Floch était quelque peu gris.

 

Il proposa à la femme Kerros de conjuguer sans plus de façon, le verbe aimer.

Celle-ci parut y consentir, et, pour le prix de ses faveurs,

le pêcheur faisant royalement les choses,

lui donna du pain et 10 centimes.

 

Huit jours après, la réflexion aidant,

la femme Kerros trouva que sa vertu n'avait pas été payée assez cher.

Elle prétendit avoir été prise de force et déposa une plainte

à la gendarmerie.

 

Puis, entre temps, elle allait trouver le maire et lui déclara que si Floch voulait lui verser quatre cents francs, elle abandonnerait les poursuites.

 

Quatre cents francs, c’était peut-être un peu cher.

On le lui fit remarquer.

Elle rabattit alors de ses exigences.

 

Elle s'en tiendrait à 250 francs, mais elle n'en rabattrait pas un écu.

 

Et comme Floch trouvait qu'elle ne valait pas ce prix-là,

et refusait de payer, elle maintint son accusation.

 

CPA-carte-postale-fantaisie-scène-de-gal

Il résulte cependant des débats que la plaignante s'est offerte volontairement.

 

Elle dit bien qu'elle a été prise à la gorge et qu'elle n'a cédé que devant les menaces,

mais elle se coupe et se contredit de façon à établir péremptoirement qu'elle veut faire payer aussi cher

que possible l'accroc fait à sa vertu.

 

Après une spirituelle plaidoirie de Me Souchon, le tribunal est tellement édifié

qu'il condamne la femme Kerros à dix jours de prison pour outrage public à la pudeur,

tandis que Floch s'en tire, pour le même motif, avec 25 francs d'amende.

bottom of page