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Fenêtres sur le passé

1893

Morlaix, place Thiers
Violent incendie à la boulangerie parisienne

 

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Source : La Dépêche de Brest 13 juin 1893

 

Ce matin, vers dix heures, un violent incendie s'est déclaré place Thiers, n° 34, dans une maison appartenant à Mme veuve Nicolas et occupée par Mme Diochon, qui y tient la Boulangerie parisienne.

En quelques minutes, l'incendie prenait une grande extension et menaçait les maisons voisines.

 

Les mesures préservatrices ont beaucoup laissé à désirer.

Personne n'obéissait et tout le monde commandait.

Cependant, au bout de quarante minutes, quand le service des pompes a été organisé, tout a bien marché.

 

À 11 h. 1/2, tout danger, du moins pour les maisons voisines, était écarté.

Les sapeurs-pompiers, dirigés par le capitaine Guimar, le lieutenant Louis et le sous-lieutenant Gousse, ont fait preuve de dévouement.

Mentionnons spécialement le sergent Floch, ancien pompier de la ville de Paris, qui se multipliait, qu'on voyait partout, aux postes les plus dangereux, et aussi un ancien pompier de la ville, le ferblantier Jaouen, qui, du haut de l'échelle Gugumus, préservait autant que possible les maisons voisines, qu'il inondait d'eau.

 

M. Vesque, chef de manœuvre à la gare de Morlaix, a dirigé avec intelligence et sang-froid l'équipe qu'il commande.

À tous les incendies, du reste, M. Vesque se fait remarquer.

Signalons aussi la pompe de la manufacture des tabacs et ses servants, toujours dévoués et courageux.

 

Les dégâts sont considérables et il est impossible de les évaluer, même approximativement. Attendons l'enquête, qui se poursuit par les soins de la gendarmerie et de la police municipale.

 

Remarqué, à la première heure, sur le théâtre de l'incendie :

MM. Kerebel, maire de Morlaix ;

Le Goff, adjoint ;

d'Omarzit, commandant du bataillon ;

Pinchon, président du tribunal civil, etc., etc.

 

M. Guiomar, capitaine de la compagnie des sapeurs-pompiers, a établi un poste en permanence. Tout danger est certainement écarté, mais le feu couve sous les décombres et on veut éviter toute panique.

 

Les maisons voisines ont beaucoup souffert.

M. Le Dantec, marchand tapissier, subit une forte perte par suite des détériorations de marchandises.

M. Mingam, propriétaire du n° 35, est moins éprouvé.

 

L'incendie s'est déclaré dans un tas de fagots et de lande, déposé dans la cour et appartenant à Mme Diochon.

Mme Diochon n'a rien sauvé.

 

Son ouvrier boulanger perd une somme de 350 fr. en billets de banque.

 

Le coffre-fort de Mme Nicolas, qui occupait le second étage de la maison incendiée, a été transporté au bureau de police.

On dit qu'il contient des papiers importants et des valeurs.

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Source : La Dépêche de Brest 15 juin 1893

 

Douze hommes, sous le commandement du sergent Floch, ont veillé toute la nuit, faisant de fréquentes rondes, prêts à combattre l'incendie qui courait et qui couve encore dans les décombres.

 

Ce matin, vers dix heures, un commencement d'incendie s'est déclaré dans la toiture de la maison Dantec, contiguë à la maison incendiée.

Le sergent Floch, qui depuis hier matin n'a pas quitté son poste, s'en est facilement rendu maître.

 

Les dégâts, très importants, ne sont pas encore évalués.

Toutes les victimes de ce sinistre sont assurées.

C'est donc une affaire entre les sinistrés et les diverses compagnies d'assurances.

Le plus éprouvé est, incontestablement, M. Le Dantec.

 

Le coffre-fort de Mme veuve Nicolas, qu'on avait transporté au bureau de police et qui y est toujours déposé, contient des valeurs en billets de banque, en or et en argent.

Il a été ouvert h:er soir par un des gendres de Mme Nicolas, qui a constaté que les valeurs, s'élevant à environ quarante mille francs, sont intactes.

Le coffre-fort a beaucoup souffert.

Il était temps de le retirer des flammes.

 

J'ai omis hier, dans mon compte rendu un peu hâtif, de rendra justice à la garnison.

Je répare cet oubli.

Tous ceux qui se trouvaient place Thiers ont constaté que le bataillon a fait le service d'ordre intelligemment, sans brusquerie, avec urbanité.

Notons aussi que la pompe des soldats, dirigée par le sergent Hervé, a fonctionné sans interruption et qu'elle a rendu de grands services.

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