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Fenêtres sur le passé
1892
Sauvetage et récompenses à Saint Pabu
Source : La Dépêche de Brest 16 mars 1892
Saint-Pabu - Remise de médailles.
Une fête émouvante a eu lieu aujourd'hui à la mairie de Saint-Pabu.
Ce matin, M. le maire annonçait au lieu ordinaire des publications, que des récompenses honorifiques
seraient distribuées aux vaillants sauveteurs du 13 octobre dernier. (voir l'article plus bas)
Dès le matin, le drapeau national avait été arboré à la mairie.
Vers une heure de l'après-midi, M. le commissaire de la marine à l'Aberwrac’h,
accompagné de M. le maire de Saint-Pabu et du gendarme de la marine, faisaient leur entrée dans la salle de la mairie, où les attendaient les membres du conseil municipal, une délégation des douaniers,
M. l'instituteur et une foule considérable d'habitants de la commune.
M. le commissaire, ayant à ses côtés
MM. le maire de Saint-Pabu et le patron des douanes,
sur la poitrine duquel brillaient plusieurs décorations
de sauvetage, a ouvert la séance par un discours
tout à la louange des deux braves sauveteurs.
Il a rappelé les circonstances au milieu des quelles
ils arrachèrent aux flots trois hommes en péril.
Puis, M. le maire de Saint-Pabu a remis aux sieurs Perhirin, patron, et à son matelot Pol, surnommé « Vingt »,
deux médailles de 2e classe en argent.
Des applaudissements et les cris de :
Vivent les sauveteurs !
Vive le commissaire !
ont terminé cette fête, dont notre population conservera un long souvenir.
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Source : La Dépêche de Brest 16 octobre 1891
L'Aber-Benoît - Un naufrage
On nous écrit le 14 octobre
Hier matin, entre dix et onze heures, le bateau Flore, de L'Aber Benoît, était à la voile dans la baie
par une forte brise du S.-E., temps à grains quand, assailli par une rafale, sa voile se défonça.
Le bateau s'en allant à la dérive put atterrir à l'île Tréoch.
L'équipage composé de trois hommes, put se réfugier sur l'île ; quant au bateau, il ne tarda pas à se démolir complètement.
La nouvelle du naufrage fut apportée à terre
par d'autres bateaux, qui venaient de ces parages.
Personne n'avait osé s'exposer pour aller chercher les naufragés quand le patron Perhirin, pêcheur et débitant à l’Aber-Benoît, apprenant la nouvelle en arrivant à terre,
sans prendre le temps de se ravitailler et n'écoutant
que son dévouement, se remit en mer et alla rejoindre les infortunés naufragés qu'il ramena à terre, sains et saufs, aux applaudissements de nombreux spectateurs.
Par un temps épouvantable, et sans effets de rechange sur un îlot inhabité ces trois hommes
eussent certainement péri sans le courage et l'abnégation de Perhirin.
Ce brave marin n'en est pas à son premier sauvetage, et nous espérons que l'administration de la marine,
toujours si bienveillante, saura récompenser cette belle action par une distinction honorifique.