Source : La Dépêche de Brest 16 août 1892

 

On télégraphie de Guernesey qu'Armand Gouzien a succombé subitement,

la nuit dernière, à Hauteville-House, dans la maison que Victor Hugo

avait habitée dans l'île.

 

Cette nouvelle, bien qu'inopinée, ne surprendra pas outre mesure les amis

de Gouzien, qui avaient constaté cet hiver à quel point sa santé avait décliné.

 

Les derniers concours du conservatoire l'avaient fatigué outre mesure,

et c'était dans un réel état d'affaiblissement qu'il partit pour Guernesey,

où la mort devait le surprendre.

 

Armand Gouzien était une des figures les plus sympathiques de ce groupe d'hommes brillants qui créa le type du boulevardier parisien.

Pendant les dernières années de sa vie, il collabora d'une façon assidue au Rappel, dont il était le critique dramatique très remarqué.

Son intimité avec Victor Hugo et sa famille l'avait tout spécialement attaché

à la rédaction de ce journal.

 

Pendant la guerre, Armand Gouzien s'était conduit avec une grande bravoure,

et il avait été décoré de la médaille militaire.

Depuis, la croix de la Légion d'honneur lui avait été décernée.

Il remplissait les fonctions de commissaire du gouvernement

près des théâtres subventionnés.

 

Comme compositeur, il laisse quelques chansonnettes qui ont eu une vogue

assez considérable ; entre autres une chanson devenue populaire :

Rendez-moi ma Guadeloupe, et la fameuse Légende de Saint-Nicolas,

que l'on a intercalée dans tant de revues.

 

Armand Gouzien  était né à Brest en 1839

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