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Fenêtres sur le passé
1892
Hippolyte Violeau - Écrivain Brestois
-
Prière à genoux dans l'étable de la Crèche de Noël
Source : La Dépêche de Brest 26 avril 1892
HIPPOLYTE VIOLEAU
Depuis quelques années, la mort semble s'acharner sur les personnalités littéraires auxquelles Brest s'honore d'avoir donné le jour.
Il y a deux ans à peine, c'était Mme Auguste Penquer, l'année dernière,
Mme Valtier d'Amboyse, puis l'amiral Jurien de la Gravière.
Hier ont eu lieu, à l'église de Saint-Martin, les funérailles d'un écrivain qui,
lui aussi, avait eu son heure de célébrité justement acquise
par de nombreux travaux littéraires.
Un petit nombre d'amis suivait un char funéraire,
aussi modeste que celui dont il portait les restes.
Sur le cercueil, une croix et une couronne de fleurs naturelles ;
aux quatre angles du char, quatre couronnes bien simples, et c'était tout.
C'était tout, et peut-être était-ce trop.
“Hippolyte Violeau, poète et romancier catholique (1818-1892),”
Leterrier, Edouard
Collections numérisées –
Diocèse de Quimper et Léon
Ceux qui ont eu le bonheur de vivre dans l'intimité de cet humble entre tous savent combien
il avait horreur du bruit et de la réclame.
Une couronne de violettes naturelles eût suffi pour symboliser ses qualités maîtresses, la modestie et la simplicité.
Depuis près d'un demi-siècle, il vivait dans la solitude et la retraite, ne vivant que pour sa famille et ses amis.
Quand il entra, il y a quelques mois, à la société académique de Brest, où il eût pu briller aux premiers rangs,
que de gens, dans sa ville natale, apprirent, avec étonnement, qu'il était encore de ce monde !
Et cependant, ce poète distingué, cet écrivain de talent, qui avait été, dans sa jeunesse, l'émule,
le rival de Brizeux et de Turquety, jouissait hier encore d'une vigueur physique,
d'une verdeur d'esprit qui faisaient espérer qu'il vivrait encore de longues années.
Au cimetière, M. Coutance, président de la société académique
de Brest, a retracé, en quelques paroles émues,
l'existence si bien remplie de cet homme de bien,
de cet ami des ouvriers à l'éducation et à la moralisation desquels
il avait consacré ses loisirs.
Une étude sur l'œuvre littéraire d'Hippolyte Violeau
ne peut être faite au pied levé.
En attendant qu'une plume plus compétente se charge
de cette mission, nous publions ici les renseignements
que nous avons pu recueillir à son sujet.
Violeau (Hippolyte) est né à Brest en 1818.
Voici la liste de ses principaux ouvrages :
Annie du Guermeur, étude morale et historique.
Histoire de chez nous (récits bretons).
Un homme de bien (étude biographique et morale).
Livre des mères et de la jeunesse (poésies couronnées par l'Académie française), qui a eu quatre éditions.
Loisirs poétiques, avec préface de Louis Veuillot; 2 vol. (4 éditions).
La maison du cap (nouvelle bretonne).
Mes loisirs (poésie).
Paroles et légendes, poésies dédiées à la jeunesse.
Pèlerinages de Bretagne (Morbihan).
Récits du foyer (2 vol. in-12).
Soirées de l'ouvrier (lectures à une société de secours mutuels), ouvrage couronné par l'Académie française
(5 éditions).
Souvenirs et nouvelles (2 vol. in-12).
Veillées bretonnes.
Son dernier ouvrage, à notre connaissance, est de 1859.
Nous croyons que ses œuvres ont été réimprimées récemment.
Source : Site –Catholique.fr
« Recueil général de Cantiques »,
pages 238-239, chez Sagnier et Bray, 1848
Prière du Poète Hippolyte Violeau pour Noël
Voici une Prière à genoux dans l’étable de la Crèche de Noël
« Ô Jésus, petit Jésus, à ton Berceau, ma prière »
d’Hippolyte Violeau (1818-1892), Poète Catholique né à Brest qui appartenait à une de ces familles bretonnes
chez lesquelles la fidélité aux croyances catholiques
n'a d'égale que l’attachement au sol natal, allant jusqu’à refuser l’invitation de Frédéric Ozanam à Paris en lui écrivant :
« Je ne quitterai point mon pays ni mon Dieu ».
La Prière à genoux dans la Crèche de Noël d’Hippolyte Violeau
« Ô Jésus, petit Jésus, à ton Berceau, ma prière »
« A l'enfant qui te révère
Tu ne te dérobes pas :
Si jusqu'au mont du Calvaire
Il ne peut suivre tes pas,
S'il ne vient pas à ta table
Manger le pain des élus
Tu l'appelles dans l'étable,
Ô Jésus, petit Jésus !
L'étable est le petit temple
Que ton amour lit pour nous ;
Là souvent je te contemple,
Et je te parle à genoux.
À ton berceau, ma prière
N’a point de vœux superflus,
Elle cherche ta Lumière,
Ô Jésus, petit Jésus !
Que ta bonté me retire
Loin des chemins hasardeux,
Pour que nous puissions sourire
En nous regardant tous deux !
Que ta sagesse m'instruise
De ce qui te plaît le plus ;
Que ta grâce me conduise,
Ô Jésus, petit Jésus !
Si ta parole me reste
En tout temps au fond du cœur,
Si de tout penchant funeste
Je puis demeurer vainqueur ;
Si jamais je ne dévie
Dans la route des vertus,
Prolonge beaucoup ma vie,
Ô Jésus, petit Jésus !
Mais si mon adolescence,
Marche dans l'iniquité,
Si ma robe d'innocence
Doit perdre sa pureté,
N'attends pas ce jour, arrête
L'essor de mes pas perdus !
Frappe ! Ma jeune âme est prête,
Ô Jésus, petit Jésus ! »
Ainsi soit-il.