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Fenêtres sur le passé

1891

Paris Brest Paris en vélocipède

Vélocipède.jpg

 

Source : La Dépêche de Brest 12 juin 1891

 

Après la grande course de Bordeaux à Paris, voilà que le Petit Journal organise une épreuve encore plus forte.

Il s'agit tout simplement du trajet de Paris à Brest avec retour à Paris, soit une bagatelle d'environ 1,200 kilomètres.

 

On avouera que ce n'est pas mal !

 

Mais la course organisée par notre confrère présente un autre intérêt.

Il a rêvé, dit-il, « une véritable course utilitaire, courue par des hommes qui monteraient la même machine

d'un bout à l'autre du parcours, qui n'en changeraient pas en route, qui ne chercheraient pas à dévorer la distance sans prendre une heure de sommeil qui dormiraient aux moments voulus par leur tempérament, qui feraient

en un mot du vélocipède routier, avec paquetage et lanternes.

 

C'est le seul qui doive intéresser les gens sérieux ;

il a pour lui l'utilité pratique, l'agrément, l'hygiène, encore une fois, l'instruction géographique et la préoccupation de la défense nationale. »

​

Grâce aux moyens dont dispose le Petit Journal, ce rêve n'a pas eu beaucoup de peine à se traduire en réalité et le programme

de la course a été arrêté de la façon suivante :

 

Elle se fera le dimanche 6 septembre prochain et jours suivants.

 

Le départ aura lieu à six heures du matin devant l'hôtel

de la rue Lafayette.

L'itinéraire sera celui de la route nationale numéro 12,

de Paris à Brest par Versailles, Trappes, Pontchartrain, Houdan, Dreux, Nonancourt, Verneuil, Mortagne, Alençon Pré-en-Pail, Mayenne, Laval, Vitré, Châteaubourg, Rennes, Lamballe, Saint-Brieuc, Guingamp, Belle-Isle-en Terre, Morlaix et Landerneau.

 

Les concurrents vireront à Brest sur place du Champ-de-Bataille et reviendront à Paris par les mêmes points de contrôle qu'à l'aller.

L'arrivée se fera au boulevard Maillot.

 

La course sera nationale, c'est-à-dire que nous n'y admettrons

que des Français.

Il est démontré que les Anglais, avec leurs relais de machines tous les cent kilomètres nous ont été supérieurs en vitesse, n'est-ce pas ?

C'est entendu, conclu, n'en parlons plus.

Travaillons à grandir la vélocipédie routière, la vraie,

chez nous et pour nous.

 

Dans nos bureaux de rédaction, où la question d'internationalité

n'a même pas été posée, l'unanimité s'est prononcée

contre l'admission de tout concurrent étranger.

 

Il y aura trois prix :

 

Pour le gagnant, 2,000 francs ou un objet d'art de pareille valeur à choisir où il voudra.

 

Le prix pour le second arrivant sera de 1,000 francs,

ou un objet d'art de pareille valeur.

 

Pour le troisième, il sera de 500 francs,

ou un objet d'art de même valeur.

 

Une somme supplémentaire, divisible en plusieurs fractions

pour les suivants, pourra être ajoutée à ces trois premiers prix

par la chambre syndicale des fabricants de vélocipèdes,

mais par elle seulement.

 

Tous les modèles de vélos sont admis dans la course,

sans distinction d'origine.

Mais chaque concurrent, partant avec une machine

dont la description sera inscrite au contrôle,

devra conserver cette même machine jusqu'à l'arrivée.

S'il subit une avarie de route, il s'arrangera pour la réparer sur place, ou bien, avec l'aide d'une carriole, à la ville voisine.

En aucune façon, il ne devra reprendre la route sur une machine

qui ne répondrait pas à la description inscrite à Paris.

 

En résumé, et comme le dit fort bien le Petit Journal,

c'est d'une course nationale qu'il s'agit.

Les demandes d'inscription devront être adressées,

avant le 25 août, à notre confrère Jean sans Terre.

Que les amateurs se le disent.

 

Quant à nous, nous ne saurions trop nous féliciter que Brest

ait été choisi comme point extrême de la course,

et nous ne doutons pas que les « velocemens » bretons

ne tiennent leur place dans cette intéressante épreuve.

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Charles Terront en 1891

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