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Fenêtres sur le passé

1891

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Brigandage à Irvillac

Source : Le Finistère février 1891

 

Brigandage à Irvillac

 

Le 5 février, vers neuf heures et demie du soir, le nommé Guermeur (Jean-Marie), âgé de 33 ans, cultivateur à Irvillac, revenait de la foire de Daoulas où il avait vendu une vache 70 fr.

 

Il fut accosté, au moment où il arrivait à la grève de Daoulas, par un individu qui l'accompagna jusqu'à la cale

et lui paya une consommation chez le sieur Kerdoncuff.

 

La mauvaise figure de son compagnon improvisé avait frappé Guermeur et, en entrant dans le débit,

il dit à Kerdoncuff et aux autres personnes de la maison :

« Je crains qu'il ne me tue. »

 

Après avoir bu un verre avec cet individu, Guermeur alla à la cuisine où il manifesta de nouveau ses craintes.

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On lui conseilla alors de ne pas emporter son argent.

 

Il déféra à ce conseil et confia à M. Kerdoncuff la somme qu'il avait touchée.

 

Son compagnon partit, mais il crut prudent de rester jusqu'à huit heures

trois-quarts avant de continuer sa route.

 

À cette heure, il sortit du débit.

 

Il n'en était qu'à cinq cents mètres, près du pont du Pouligou, quand il reçut tout à coup deux coups de bâton sur la tête qui l'étendirent sur le sol.

 

Il sentit alors un individu qui le fouillait et, quelques secondes après,

il en entendit un autre qui demandait :

« Est-il mort ? »

 

« Je crois que oui », lui répondit le premier.

 

Guermeur ne dit mot, ne fit plus un mouvement de peur qu'on ne l'achevât.

 

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Les deux malfaiteurs le laissèrent pour mort après l'avoir dépouillé de sa blague, de sa pipe, de son couteau,

de son mouchoir, de son bâton et de son panier qui renfermait un pain de trois livres, une livre de farine

et des chandelles de suif.

 

Quand Guermeur pensa que les agresseurs étaient loin, il alla faire sa déclaration à la gendarmerie de Daoulas.

 

Mais jusqu'ici les malfaiteurs qui l'ont attaqué ont échappé aux recherches.

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