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Fenêtres sur le passé

1890

Voleuses de nuit

 

Source : La Dépêche de Brest 15 février 1895

 

Voleuses de nuit.

 

Le vol au poivrier, fort en honneur sur les boulevards extérieurs parisiens, ne l'est pas moins dans les ports de guerre ou de commerce.

C'est, d'ailleurs, le plus simple des vols.

 

Il consiste à dépouiller les passants attardés et ivres qu'un vague désir charnel prédispose toujours à la chose.

Une femme leur fait les promesses les plus engageantes, ils acceptent et ils y laissent généralement leur bourse.

 

Les marins sont un merveilleux gibier pour ces voleuses de nuit.

Hier encore, l'un d’entre eux, qui avait bu plus que de raison, a été victime d'un accident de ce genre.

 

Notre brave matelot tirait des embardées dans la rue Kléber, lorsque trois dames l'accostent.

Trois, c'était peut-être beaucoup pour un homme seul, mais bah !

lorsqu'on est sur le plancher des vaches, il ne faut jamais reculer et le marin commence par leur payer un petit verre.

 

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Fatale imprudence !

Pour régler la tournée, il a le tort de montrer un porte-monnaie bien garni et cette exhibition au moins intempestive fait loucher les trois chevalières du trottoir.

 

Leur plan est arrêté.

On boit, on reboit et finalement les trois filles attirent le mathurin dans le couloir du n° 1 de la rue Kléber et se mettent en devoir de le « soulager » de son argent.

 

L'opération était sur le point de réussir lorsque le dépouillé, revenu un peu de son abasourdissement, se mot à crier : Au voleur !

 

Fort heureusement, trois passants accourent.

L'un d'eux, mis au courant de l'affaire, pose le grappin sur l'une des trois filles, mais les deux autres avaient disparu.

 

La femme arrêtée a été conduite au violon.

Quant aux deux autres, il faut espérer qu'elles n'échapperont pas longtemps aux recherches de la police.

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