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Fenêtres sur le passé

1890

Le vicaire de Plouguerneau n'aime pas l'accordéon

Source : La Dépêche de Brest 12 février 1890

 

Plouguerneau

 

Le temps est décidément passé des prêtres tolérants et si Rabelais, le joyeux curé de Meudon revenait,

il n'aurait qu'à jeter son frac aux orties.

C'est, parmi les ministres du Très Haut, à qui sera le plus prude et le plus collet monté.

 

Un des vicaires que nous avons l'honneur de posséder pousse ce puritanisme déplacé à ses dernières limites.

Le mariage d'un jeune quartier-maître s'étant célébré ces jours derniers,

les camarades du marié jugeant avec raison qu'une noce ne doit pas ressembler à un enterrement,

s'armèrent d'un accordéon et dansèrent sur divers points du bourg.

 

Cette gaieté a eu le don de mettre en colère le vicaire précité.

Hier, il est monté en chaire et il a fulminé avec vigueur, — à défaut d'éloquence, — contre un exemple si pernicieux.

 

Que diable ! Monsieur le vicaire, si vous n'éprouvez pas le besoin de prendre le menton aux filles comme les prêtres du bon vieux temps, n'empêchez pas au moins les jeunes gens de s’amuser !

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