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Fenêtres sur le passé

1888

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Assassinat à Poullaouen

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Source : Le Finistère août 1888

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Le nommé Kerhanmon, Jean-François, journalier au Cosquer, en Poullaouen, qui s'était vu refuser la main

d'une jeune fille, Marguerite Gouez, qu'il avait recherchée en mariage,

avait épousé Marie Le Bail au mois de mai 1888.

 

Peu de temps après, on l'entendit un jour dire que sa femme ne resterait pas plus de dix mois avec lui.

 

Celle-ci accoucha pendant la nuit du 12 au 13 février dernier, dans les conditions les plus favorables ;

aucune hémorragie ne s'était produite ; aussi fut-on, le lendemain matin, très étonné d'apprendre sa mort.

 

Aussitôt après son inhumation, des bruits singuliers commencèrent à circuler dans le public.

 

On disait, et c'était la vérité, qu'on avait remarqué, lors de l'ensevelissement,

certaines taches suspectes sur le cadavre autour du cou.

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L'autopsie à laquelle il fut alors procédé révéla que ces taches correspondaient à des désordres internes, qu'une pression violente avait été exercée

sur le larynx et que la mort par suffocation s'en était suivie.

 

Les hommes de l'art ne trouveront aucune autre lésion qui pût l'expliquer.

 

Kerhanmon, qui, trois jours après le décès de sa femme,

avait eu l'audace de se fiancer avec Marguerite Gouez,

fut accusé par l'opinion publique et arrêté.

 

Il nia d'abord toute violence exercée par lui contre sa femme,

puis prétendit lui avoir serré le cou à la suite d'une discussion

et sans savoir exactement ce qu'il faisait.

 

Mais il a déclaré devant la gendarmerie, d'abord, et ensuite devant

M. le juge d'instruction, que c'était volontairement qu'il avait donné la mort

à sa femme pour pouvoir épouser Marguerite Gouez, qui était plus jeune,

et qu'il avait prémédité ce crime peu de temps après son mariage.

 

Il est vrai qu'il a depuis en partie rétracté ses aveux.

 

Dans une lettre adressée à sa mère et destinée, d'après l'accusé lui-même,

à être lue par les magistrats chargés de l'instruction,

il déclare qu'il avait prémédité son crime sur les conseils de Marguerite Gouez, mais l'enquête n'a relevé aucune charge contre cette dernière.

 

La réputation de Marie Le Bail était excellente.

 

Dès avant sa seconde union, Kerhanmon avait des rapports fréquemment intimes avec Marguerite Gouez et ses relations ont continué

pendant le second mariage.

 

Par jugement du 9 mai 1889, le Tribunal correctionnel de Châteaulin

a condamné Kerhanmon à 3 mois de prison pour outrages publics à la pudeur et Marguerite Gouez à dix jours de la même peine pour les mêmes faits.

 

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Le jury ayant rapporté dans cette affaire un verdict de culpabilité mitigé par les circonstances atténuantes, Kerhanmon est condamné aux travaux forcés à perpétuité.

 

Ministère public: M. Fretaud, procureur de la République ;

défenseur : Me Delaporte, avocat du barreau de Châteaulin.

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Bagne Guyane

Arrivé au bagne en Guyane

le 19 septembre 1890

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Décédé à Cayenne le 13 juin 1892

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Registre matricule

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