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Fenêtres sur le passé

1887

L'ordre et la sécurité dans les rues de Brest

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Source : La Dépêche de Brest 5 février 1887

 

Nous recevons sur le peu de sécurité des rues de Brest,

à partir de certaines heures, et le tapage dont elles sont

le théâtre pendant la nuit, de nombreuses plaintes

dont il nous est impossible de ne pas nous faire l'écho.

 

Nous racontions hier l'agression dont un de nos concitoyens avait été victime, à huit heures du soir, au haut de la rue

du Château, en un quartier où d'ordinaire, à pareille heure, chacun croyait pouvoir circuler sans crainte.

 

Aujourd'hui, on nous signale les rôdeurs qui sont tous les soirs aux abords de la gare de la ville et qui, par les temps de brouillard épais, rendent le trajet dangereux.

Filles soumises et souteneurs se réunissent là, attendant l'occasion pour faire leur coup.

On les voit aller et venir, mais de police pas l'ombre.

 

En ville, dans diverses rues, ce n'est plus l'attaque aux personnes, c'est un attentat continuel au repos.

La rue d'Aiguillon, par exemple, vers deux heures du matin, entend un tel tapage, des cris de telle sorte,

qu'on ne dort plus dans les maisons qui bordent la rue

du Champ-de-Bataille à la rue de Siam.

La police le sait, la police pourrait voir ces scènes et entendre

ces cris, et la police ne dit rien.

 

Nous ne parlons pas de Recouvrance ni de l'Annexion.

Et il y aurait certainement fort à dire sur l'agrément des habitants de la rue de la Vierge ou de la rue de Paris, appelés le soir à Brest par leurs affaires, leurs relations ou leurs plaisirs,

et qui regagnent, entre minuit et une heure du matin,

leur domicile, par cette grande place déserte de la Liberté,

où les vauriens ont un si large champ libre.

 

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La police est insuffisante pour donner la sécurité aux Brestois ?

​

Alors qu'on augmente la police.

Qu'on lui donne des chefs actifs, énergiques.

​

Un temps viendra prochainement, si l'ordre des choses actuel ne prend fin,

où l'on sera obligé de s'armer d'un revolver quand on voudra, passé sept heures, sortir de chez soi.

​

II serait temps d'y prendre garde.

​

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