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Fenêtres sur le passé

1887

Intolérance religieuse à Morlaix

 

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Source : La Dépêche de Brest 25 juin 1887

 

L'intolérance religieuse s'affirme de plus en plus dans notre cité républicaine, qu'on désignait autrefois sous le titre de fille aînée de la République.

Bientôt, pour circuler librement, il faudra être porteur d'un scapulaire ou d'un chapelet.

 

Voici deux exemples de pression cléricale.

 

Le lundi de la Pentecôte, un joueur de boules, qui ne se découvrait pas devant le passage de la procession, a été vivement interpellé par ses camarades et une rixe a failli s'en suivre.

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Dimanche 12 juin, une dame de la ville, femme d'un fonctionnaire de l'Etat, s'en prenait à un promeneur paisible, qui s'était rendu coupable du même crime, et sans l'intervention du mari, qui fit remarquer à sa femme que tout le monde était libre, on ne sait pas ce qui serait advenu.

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Il est temps que la municipalité républicaine intervienne et prenne une mesure que les électeurs réclament depuis longtemps, l'interdiction des processions sur le territoire de notre commune, et il est bon de signaler que nous en subissons une trentaine par an.

Ce qui se fait ailleurs, à Brest notamment, peut se faire à Morlaix :

Il suffit de vouloir et de ne pas se laisser intimider par certaines considérations de commerce que les cléricaux ne manqueraient pas de faire valoir et qui n'ont rien de sérieux, quand on les examine froidement, sans parti-pris.

 

En attendant, si cette mesure est trop radicale, et nous sommes bon nombre à être convaincus du contraire, nous demandons à notre municipalité de ne pas s'associer à ces cérémonies et de leur refuser tout concours, soit directement, soit indirectement.

 

Dernièrement, lors de la reconstitution des sapeurs-pompiers, les hommes ont stipulé qu'ils n'assisteraient pas aux processions.

Cette résolution s'impose également à notre musique municipale.

On ne saurait servir deux maîtres à la fois :

Aussi voyons-nous avec peine nos excellents musiciens prendre part à des cérémonies qui sont du ressort de la musique de M. l'abbé Havas, mais qui ne conviennent pas à une musique municipale républicaine, largement subventionnée par notre ville.

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