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Fenêtres sur le passé

1887

Le crime de Recouvrance

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Source : La Dépêche de Brest le 23 juillet 1887

 

Le nommé Guillemotte, Marie-Vincent, âgé de 30 ans, ajusteur, demeurant à Brest, est accusé d'avoir à Brest,

le 29 avril 1887, tenté de donner volontairement la mort à la nommée Anaïs-Joséphine Berlieu

et au nommé Charles Thébault, laquelle tentative, manifestée par un commencement d'exécution,

n'a été suspendue ou n'a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur.

 

Le 29 avril dernier, vers huit heures et demie du soir, sur la place du Champ-de Bataille de Recouvrance,

un sieur Pouchin, attiré par des cris, se trouva en présence de l'accusé, qui se livra à lui,

en disant qu'il venait d'assassiner sa femme et de frapper l'amant de celle-ci de deux coups de couteau,

et offrant de remettre le couteau qu'il avait encore à la main.

 

Guillemotte fut arrêté immédiatement et sa femme, trouvée à terre, près de lui, couverte de sang

et portant les traces de nombreuses blessures, fut admise d'urgence à l'hospice.

De l'information il résulte qu'aux jour et heure indiqués,

l'accusé, trouvant sa femme, Anaïs-Joséphine Berlieu

et le nommé Thébault, Charles, assis ensemble sur un banc,

s'est précipité sur eux, a d'abord frappé Thébault de deux coups

de couteau dont l'un rencontra le chapeau et dont l'autre

déchira le vêtement derrière, à la manche gauche.

Ces coups n'occasionnèrent aucune blessure, puis Thébault

ayant pris la fuite, Guillemot frappa sa femme de treize coups intéressant principalement la tête, le cou, le dos,

et ayant occasionné une incapacité de travail de 20 jours.

 

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La femme de l'accusé était fille publique lorsqu'elle a épousé Guillemotte.

Ce dernier l'a fait depuis, à différentes reprises, rayer et réinscrire sur le registre de la police.

À l'époque du crime et après de nombreuses séparations, ils ne vivaient plus ensemble depuis trois mois.

 

Déjà condamné en 1886 pour faits de violence envers les agents, il a été,

dans la même année inculpé de tentative de meurtre sur son frère.

Il a été l'objet d'une ordonnance de non-lieu.

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Le jury rapporte un verdict déclarant Guillemotte coupable de tentative de meurtre sur sa femme

et de simples coups envers Thébault.

 

La cour, en conséquence, le condamne à six ans de travaux forcés et à l'interdiction de séjour.

 

Ministère public, M. Fretaud, procureur de la. République, défenseur : Me de Chabre, avocat

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