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Fenêtres sur le passé

1882

Beurre de Paris - Beurre de Bretagne

Source : le Finistère mai 1882

 

Beurre de Paris – Beurre de Bretagne

 

Singulier beurre que celui des Halles-Centrales !

 

Il résulte de constatations officielles qu'il se fabrique quotidiennement à Paris, avec des résidus de suif de chandelle, environ trente-cinq mille kilogrammes de margarine.

 

Ces 35,000 kilogrammes d'essence de chandelle, après avoir subi, à Paris ou en province,

des manipulations plus ou moins ingénieuses, reviennent aux Halles où ils sont introduits dans le sous-sol

du pavillon au beurre.

 

Là, ils sont mélangés avec des beurres de qualité inférieure (contentons-nous de ce mot),

et le produit de cette habile manipulation est ensuite vendu comme du beurre authentique et naturel.

Cette opération chimique n'est pas la seule qui se pratique dans le sous-sol mystérieux de la Halle.

On y travaille encore le vieux ;

on y remet à neuf les beurres rancis, qu'on lave et qu'on pétrit

avec de l'eau, ce qui qui leur donne non-seulement une fraîcheur artificielle, mais un poids qui n'est que trop réel pour l'acheteur.

 

Paris Municipal, à qui nous empruntons ces singulières révélations, ajoute qu'à la suite de l'enquête ouverte par le parquet,

il a été décidé par le préfet de police, d'accord avec le procureur

de la République, que des mesures seront prises à l'égard des beurres, analogues à celles dont les viandes sont l'objet.

 

Carte-Pub-La-Margarine-LUX-remplace-beur

Les pains de beurre, ou vendus comme tels, porteront désormais une étiquette indiquant que c'est du beurre naturel, ou du beurre mélangé, ou du beurre artificiel.

 

On ne pourra plus vendre comme beurres de Bretagne ces produits dénaturés qui portaient un préjudice considérable à la réputation des beurres de notre pays.

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