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Fenêtres sur le passé

1881

Les colis postaux

Source : Le Finistère mai 1881

 

Nous avons annoncé qu'à partir du 1er mai la poste se chargerait d'expédier, moyennant une taxe uniforme,

des paquets d'une certaine dimension et d'un certain poids.

 

Il importe que le public connaisse bien toute la portée de cette innovation.

 

Si l’on expédie soit à Marseille, soit à Lyon, soit à Bordeaux, un colis du poids de trois kilos,

il est soumis à une foule de taxes de transport, qui rendent l'envoi si coûteux qu'on aime mieux s'en priver.

À partir du 1er mai, tous ces droits disparaissent, et tous colis ne dépassant pas le poids de trois kilos, ni la dimension de soixante centimètres,

ni le volume de vingt décimètres cubes, est transporté dans toute la France,

au prix uniforme et très-modéré de soixante centimes.

 

Si le colis est rendu à domicile, c'est vingt-cinq centimes de plus,

prix du factage perçu par la compagnie.

 

Maintenant, si vous voulez expédier ces mêmes paquets à l'étranger,

vous paierez autant de fois cinquante centimes qu'il y aura de territoires traversés par votre colis.

 

Tout cela résulte d'une convention postale qui a été signée

par tous les États de l'Europe, sauf la Russie.

 

Facteur _02.jpg

À partir du 1er mai, tous ces droits disparaissent, et tous colis ne dépassant pas le poids de trois kilos,

ni la dimension de soixante centimètres, ni le volume de vingt décimètres cubes, est transporté dans toute la France,

au prix uniforme et très-modéré de soixante centimes.

 

Si le colis est rendu à domicile, c'est vingt-cinq centimes de plus, prix du factage perçu par la compagnie.

Maintenant, si vous voulez expédier ces mêmes paquets à l'étranger,

vous paierez autant de fois cinquante centimes qu'il y aura de territoires traversés par votre colis.

 

Tout cela résulte d'une convention postale qui a été signée

par tous les États de l'Europe, sauf la Russie.

 

Le principe qui a guidé les signataires de la convention,

ainsi que son promoteur M. Cochory, est le même qui a déjà inspiré

au ministre des postes tant de reformes heureuses.

 

On part de cette idée juste que tout ce qui est économie pour le public

est bénéfice pour le Trésor.

 

On l'a déjà vu depuis rabaissement du tarif des ports de lettres.

 

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La première année, en 1878, le Trésor a perdu dix millions ; la seconde année, il n'en a plus perdu que deux ; aujourd'hui, les récoltes de la poste se soldent par de larges excédents.

 

Il en sera de même des colis postaux.

 

Le Trésor va sacrifier tout d'abord 2.520,000 francs ;

il perdra 3 millions sur le timbre, 400,000 francs sur l'impôt de grande vitesse, et 120,000 francs

sur le droit de statistique ;

mais calculez ce qu'il regagnera d'autre part, en créant partout des communications faciles,

en donnant une extension considérable à nos rotations internationales.

 

L'industrie, le commerce en bénéficieront, le trafic augmentera, et la compensation pour le Trésor

ne se fera pas attendre.

 

Il risque deux millions pour en gagner vingt.

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