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Fenêtres sur le passé

1880

​

De Ploudalmézeau au bagne en Nouvelle Calédonie

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Source : Le Finistère octobre 1881

 

Montfort, Jean-François, âgé de 51 ans, journalier, né à Hanvec,

Soliman, Marie, femme Montfort, âgée de 52 ans, née à Ploudalmézeau

et Soliman, Jean, âge de 38 ans, journalier, né à Ploudalmézeau, les trois sans domicile fixe.

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Sont accusés d'avoir à Guilers, le sept novembre 1880, la nuit,

en réunion, sur un chemin public, à l'aide de violences ayant laissé

des traces de blessures et de contusions, soustrait frauduleusement

de l'argent, un mouchoir, un couteau, une blague contenant du tabac,

au préjudice du sieur Bégoc.

 

Le 7 novembre 1880, Jean Bégoc, ouvrier menuisier, entra,

vers cinq heures du soir, dans l'auberge de Tycolo

en la commune de Guilers.

 

Il y rencontra les époux Montfort,

qui lui demandèrent de leur payer à boire.

 

Ces trois personnes sortirent bientôt et prirent le chemin de Gouesnou.

 

Dix minutes plus tard, Bégoc partit à son tour ;

après un parcours de cinq ou six cents mètres,

il se disposait à soulever une barrière qui donne accès

dans le chemin privé du manoir où il travaillait alors,

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quand un individu caché en compagnie de deux autres personnes, dans la douve de la route, se jeta sur lui

et le renversa sur le grand chemin en lui assénant sur la figure un vigoureux coup de poing

qui lui fendit la lèvre supérieure ;

puis l'agresseur et ses deux compagnons le fouillèrent et lui enlevèrent tout ce qu'il avait sur lui :

une pièce de deux francs, quelque menue monnaie, un mouchoir, un couteau et une blague contenant du tabac.

 

Quand ils l'eurent ainsi dévalisé, l'un d'eux s'écria :

« Laissons-le, il est mort » et tous trois s'enfuirent dans la direction de Tycolo.

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Bégoc avait parfaitement reconnu les époux Montfort et Soliman ;

il n'a pu préciser lequel des deux hommes l'avait renversé ;

mais II a toujours affirmé qu'après sa chute,

ces trois personnes s'étaient précipitées sur lui pour le dépouiller.

 

Le blessé souffrait cruellement, il ne put se relever immédiatement

et ce ne fut qu'au bout d'une demi-heure

qu'il parvint à regagner sa demeure.

 

Son visage et ses vêtements étaient couverts de sang.

 

Les agresseurs étaient retournés à Tycolo.

 

Ils y achetèrent de l'eau-de-vie qu'ils payèrent avec l'argent volé,

car ils n'avaient plus un sou, en quittant l'auberge,

une demi-heure auparavant.

 

Les époux Montfort, tous les deux repris de justice

sont des vagabonds très redoutés dans les campagnes.

 

Soliman, de son côté, a une détestable réputation.

 

Le verdict du Jury est affirmatif sur toutes les questions.

 

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En conséquence, Montfort et sa femme sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité

et Soliman à six ans de réclusion.

 

Ministère public, M. Drouart, substitut.

Défenseurs, Me Joubert, pour les époux Montfort ;

Me Le bail, pour Soliman.

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Bagne Nouvelle Calédonie

 

SOLIMAN épouse MONTFORT Marie Anne

Née le 27 avril 1839 à Ploudalmézeau

Sans Profession

Sans Domicile Fixe

Condamné le 4 octobre 1881

aux Travaux Forcés à perpétuité

Pas de Dossier

Rejoint son mari MONTFORT

Jean François (matricule 13287)

le 24 janvier 1887

Décédée le 5 mai 1892 à Bourail

 

MONTFORT Jean François

Né à Hanvec le 24 mai 1827

Journalier

Sans Domicile Fixe

Condamné le 4 octobre 1881

aux Travaux Forcés à perpétuité

Sa femme l’a rejoint le 24 janvier 1887 - Condamnée lors du même procès.

Décédé le 2 septembre 1891

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