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Fenêtres sur le passé

1879

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Le tirage au sort

Source : Le Finistère janvier 1879

 

Nous empruntons l'article suivant à l'un de nos confrères, M. Henrique, du XIX' Siècle :

 

C'est le 20 janvier prochain que doit s'effectuer le tirage au sort dans toute la France, et, dès à présent,

l'on procède dans chaque commune à rétablissement des tableaux de recensement et des listes préparatoires comprenant tous les jeunes gens qui, ayant eu vingt ans révolus le 31 décembre 1878,

formeront la classe de recrutement 1878

 

Cette opération préliminaire de l'appel annuel a une importance dont les intéressés ne se rendent pas toujours

un compte bien exact, et il me semble tout à fait opportun d'y insister quelque peu à leur intention.

 

Il ne faut pas oublier que c'est au moment même où se dressent les tableaux de recensement que les demandes d'exemption et de dispenses doivent être produites.

 

Et, à ce propos, il convient de dire que les maires n'ont pas seulement le devoir de recevoir les déclarations

des jeunes gens ou de leurs parents, mais qu'ils ont la mission de rechercher avec le soin le plus scrupuleux les motifs d'exemption ou de dispense qui pourraient être utilement invoqués devant les conseils de révision.

 

Dans une circulaire du 9 décembre dernier, le ministre de la guerre a nettement indiqué aux municipalités

quelles sont leurs obligations à cet égard :

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« Les maires doivent encourager les réclamations plutôt que s'opposer à celles qui leur paraîtraient non fondées.

 

 L'État et les populations ont le même intérêt à ce que les listes de tirage signalent

à l'attention du conseil de révision, seul juge des droits à l'exemption et à la dispense, tous les cas,

sans aucune exception, qui peuvent se présenter. »

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Le conseil de révision peut seul, en effet, apprécier sainement tous les cas multiples et délicats que la loi de recrutement a dû prévoir.

 

La liste serait longue à dresser s'il fallait énumérer les maladies,

infirmités ou difformités qui rendent impropre au service actif ou armé ;

la nomenclature officielle ne comprend pas moins de cent causes différentes d'exemption, dont je vous fais grâce, pour ne pas vous faire prendre en trop grande pitié la pauvre nature humaine.

 

Quant aux cas de dispense du service militaire,

pour être moins nombreux, ils ne sont pas moins intéressants à connaître et ils ne laissent pas quelquefois d’être très-difficiles à apprécier.

 

Il n'entre pas dans mon cadre d'examiner l'une après l'autre

les différentes sortes de dispenses que la loi a déterminées.

 

Je pourrais, à l'occasion, fournir des indications plus complètes

à ceux de nos lecteurs qui auraient intérêt à être plus exactement renseignés sur un point spécial.

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Dès à présent, je crois sage de conseiller aux jeunes gens qui vont participer au tirage prochain de ne pas hésiter de réclamer le bénéfice

de l'exemption ou de la dispense, même si leur cas ne leur semblait pas explicitement prévu par la loi.

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En dépit du dicton, dans le doute, il ne faut pas s'abstenir.

 

Les conseils de révision sauront bien repousser les réclamations qui ne seraient pas suffisamment justifiées ;

ils ont une jurisprudence bien assise et pour guide sûr une expérience consommée.

 

Il est utile aussi de rappeler aux maires que c'est à eux qu'il appartient de renseigner les familles sur les pièces à produire au conseil de révision, à l'appui des demandes de dispenses.

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Je me récuse devant cette aride nomenclature de certificats

dont les modèles varient avec les cas depuis A jusqu'à X,

et dont la simple lecture n'a rien de réjouissant.

 

Mais il n'y a pas de secrétaire de mairie, je vous prie de le croire,

qui n'ait un recueil complet de ces intéressants documents,

qui doivent d'ailleurs être communiqués au public à toute réquisition.

 

Enfin il ne sera pas hors de propos d'appeler l'attention des municipalités sur l'importance des opérations préliminaires de recrutement

qui sont confiées à leur zèle et à leur patriotisme.

 

Elles ne sauraient apporter trop d'exactitude à l’établissement

des tableaux de recensement ;

c'est d'après leurs indications que les commandants de recrutement,

dont le travail est si complexe et si minutieux, procèdent à la répartition des jeunes soldats entre les divers corps de l'armée,

en tenant compte des aptitudes physiques, du degré d'instruction,

de la profession, renseignements que les maires, mieux que personne, peuvent et doivent donner avec certitude et précision.

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Est-ce trop demander que de compter sur le zèle de nos municipalités en cette occasion ?

 

Non, certes, et comme toujours elles entendront l'appel que le ministre de la guerre vient de faire à leur bon vouloir.

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