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Fenêtres sur le passé

1878

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Être réserviste de l'infanterie de marine

Source : Le Finistère septembre 1878

 

Être réserviste de l’infanterie de marine

 

On nous écrit le 30 août :

 

Monsieur le Rédacteur,

 

Comme vous avez l'habitude de suivre dans leurs excursions lointaines les réservistes de notre région,

voici quelques détails sommaires sur la période d'instruction des réservistes de l'infanterie de marine,

arrivés à Brest le 22 août et confinés dès le lendemain entre les quatre murs de l'ancien hôpital de Pontanézen,

à 4 kilomètres de la ville.

 

Tout n'est pas rose, dans l'infanterie de marine, pas même à la table princière de MM. les sous-officiers !

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Heureux lycéens, qui, dans vos jours d'opulence,

vous vous plaignez des Soissons trop souvent répétés,

prêtez-nous un instant, de grâce, vos cuisiniers en vacances

pour assaisonner les nôtres !

 

Après tout, dira-t-on,

nous ne sommes pas à Pontanézen pour y faire bombance.

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C'est vrai : donc, passons !

 

Haricots de Soissons 2.jpg

Arrivés au corps le 22 pour midi, nous avons été habillés et armés le même jour.

Il faisait un temps affreux et le sol était couvert d'une épouvantable couche de boue.

Les exercices n'en ont pas moins commencé le lendemain, et vous allez voir que nous ne perdons pas notre temps :

Exercice, le matin, de 6 à 8 heures et de 11 heures à midi ;

le soir, exercice de midi 1/2 à 4 heures ½ ; voilà l'emploi de la journée.

 

Ce petit régime hygiénique, de sept bonnes heures de travail sérieux par jour,

va nous être appliqué jusqu'au 14 septembre.

 

Le 12 commenceront les marches, et nous passerons à d'autres distractions.

Le premier jour auront lieu des manœuvres de bataillon ;

on fera les exercices du cantonnement et les marches par échelons.

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Le 14, nous nous offrirons une seconde promenade

non moins attrayante que la première, et dans laquelle

se répéteront probablement les mêmes exercices.

 

Enfin, le 18, nous serons désarmés et libérés.

 

S'il survient d'ici-là quelque incident important

ou une manœuvre particulièrement intéressante,

je me ferai un plaisir de vous en informer.

 

Caserne de Pontanezen _02.jpg

Tout ce qu'il me reste à vous dire pour aujourd'hui, c'est que malgré les Soissons et la boue,

on ne se fait pas de bile à Pontanézen quand on a l'honneur d'appartenir, ne fût-ce que comme réserviste,

au noble corps de l'infanterie de marine.

 

Recevez, Monsieur le Rédacteur, toutes nos civilités.

 

« X » Correspondant délégué par les réservistes du Sud-Finistère.

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