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Fenêtres sur le passé

1878

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Édifiante histoire à l'école des garçons de Lannilis

Source : Le Finistère mars 1878

 

Édifiante histoire à l’école des garçons de Lannilis

 

L'Union Républicaine publie l'édifiante histoire que voici :

 

À Lannilis, l'école des garçons est dirigée, depuis bientôt deux ans, par M. Rolland, l'un de nos instituteurs les plus méritants.

 

Il y est arrivé, précédé d'une véritable réputation.

 

C'est de lui que l'un de ses confrères écrivait, en apprenant

sa nomination à la place qu'il avait lui-même convoitée :

« Si quelque chose peut me consoler de mon échec personnel,

c'est l'excellence du choix fait par l'administration. »

 

Depuis le commencement de cette année, M. Rolland,

pour se conformer aux vœux du Conseil, a joint à son école

un pensionnat qui ne comprend pas moins de 28 à 30 élèves.

 

L'école est donc en bonne voie et les pères de famille se louent,

tous les jours davantage, des résultats obtenus.

 

Le conseil municipal qui vient d'être nommé a voulu en témoigner

sa reconnaissance à sa façon.

 

Il s'est réuni à la session de février, et sa première délibération,

le premier signe de vie qu'il ait donné,

a été un acte d'hostilité contre l'école des garçons.

 

Il demande, en vertu de certain article de la loi du 10 avril 1867, qu'une partie de la rétribution scolaire soit affectée

au traitement de l'instituteur adjoint ;

c'est-à-dire qu'une réduction de 700 fr. soit effectuée

sur le traitement du titulaire.

 

Quant à l'adjoint, on lui supprime 100 fr. d'indemnité de logement qui lui était allouée jusqu'à présent.

 

À la vérité on lui a construit, dans le dortoir des élèves,

à l'aide de planches mal jointes, une espèce d'alcôve,

quelque chose de moins qu'une loge de portier.

 

Est-ce bien là ce que la loi entend par logement d'instituteur ?

 

Il est bon de rappeler ici que, l'an dernier, le conseil municipal

a été mis en demeure d'opter pour une école laïque.

 

Le conseil municipal d'alors, qui était libéral en grande majorité,

vota pour le maintien du statu quo, pour une école laïque.

 

Le parti clérical, qui est entré cette année au conseil,

et qui le compose en totalité, cherche l'occasion d'une revanche

et croit l'avoir trouvée.

 

Par bonheur, il y a des juges à Berlin.

 

Si le conseil municipal a le droit de proposer,

c'est au conseil départemental (d'Académie) qu'il appartient

de statuer, et il est bien permis d'espérer

qu'il ne se prêtera pas à de mesquines rancunes.

 

Peut-être aurait-on pardonné à M. Rolland

son caractère d'instituteur laïque,

mais ce qu'on ne peut lui pardonner, c'est la bonne tenue de l'école, l'extension qu'elle prend sous son habile direction et le tort

qu'elle fera certainement à l'école congréganiste de Plouguerneau.

 

On caresse sans doute toujours certaine idée d'école congréganiste, non plus communale, la délibération de l'ancien conseil s'y oppose, mais école congréganiste libre.

 

Tant que M. Rolland sera là, la concurrence ne sera pas facile.

 

Mais M. Rolland a femme et enfants, et en réduisant son traitement à 1400 fr., on pense qu'il sera dans la nécessité de fuir

pour chercher ailleurs l'équivalent de sa position actuelle.

 

Au conseil académique de déjouer cet honnête calcul !

 

La délibération est signée Moyot, de Kerdrel, etc.,

l'un maire et conseiller d'arrondissement, l'autre conseiller général.

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Plougerneau L'école libre des garçons -E

Plouguerneau

L'école libre des garçons

Ecole St Jean Paptiste au bourg de Plouguerneau

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