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Fenêtres sur le passé

1875

Orage à Crozon et Plouescat

Orage Crozon.jpg

Source : Le Finistère 3 février 1875

 

L'orage du 24 janvier, qui s'est étendu dans tout le département, n'a laissé de traces de son passage que

dans les arrondissements de Morlaix et de Châteaulin.

 

Nous trouvons dans les journaux de ces deux arrondissements les faits suivants qui complètent nos renseignements.

 

Le Bas-Breton raconte que pendant l'orage du 24 janvier, la foudre est entrée, par la cheminée,

dans la maison du nommé Kerdomarec, au village de Kerous, en Crozon.

Il était environ 7 heures du soir ;

six personnes étaient à ce moment réunies dans la maison.

La foudre en tombant lança à 20 mètres une pierre, du poids

de 30 kilogrammes, qui était dans le foyer,

sans atteindre personne heureusement.

 

Kerdomarec a été électrisé ;

le bas de son pantalon coupé aux deux jambes, à la hauteur des genoux et le reste de ses vêtements carbonisé.

 

Les autres personnes en ont été quittes pour une violente secousse.

 

Le plancher, les cloisons, portes, fenêtres et meubles furent brisés ;

le pignon du côté nord s'est effondré.

Dans une étable contiguë, où se trouvaient trois vaches,

l'une fut tuée et une autre grièvement blessée.

 

Quelques heures auparavant l'orage avait éclaté sur le territoire

du canton de Plouescat et la foudre y causait un plus grand malheur qu'à Crozon.

 

Vers une heure de l'après-midi, écrit l’Écho de Morlaix,

le nommé Le Roux, François, cultivateur, au village de Languion,

en Plouescat était assis à table avec son fils Le Roux Jacques

et les enfants de ce dernier.

Sa bru, Marie Le Goff, âgée de 39 ans, assise sur la pierre du foyer, donnait le sein à son plus jeune enfant, âgé de 11 mois.

 

Tout-à-coup une détonation effrayante se fait entendre et ébranle

toute l'habitation.

Le tonnerre venait de tomber sur la cheminée de la maison

et de foudroyer Marie Le Golf.

Le Roux, Jacques, courut au secours de sa femme et voulut la relever ; mais elle avait déjà cessé de vivre.

La mort avait été instantanée.

 

Quant à l'enfant, il était tombé dans l’âtre, et quand on l'en retira,

on fut bien étonné de voir qu'il était en vie et même sans mal.

Voici pourquoi.

Sa tête était appuyée sur une pierre tombée du haut de la cheminée,

et une marmite remplie d'eau, qui était sur le feu, ayant été brisée,

sans doute par la chute de cette pierre, l'eau avait éteint le feu.

 

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Des dégâts, mais insignifiants pour la plupart, ont encore été causés par la foudre dans cette maison.

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