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Fenêtre sur le passé

1873

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L'almanach de l'instruction primaire

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pour l'année 1873

Source : Le Finistère février 1873

 

L’ALMANACH DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE

Pour 1873

 

Voici un petit ouvrage qui, conçu à l'adresse des instituteurs,

va à celle de tout le monde.

 

On a assez dit que l'instruction populaire est la plus grande nécessité de notre situation et sera un jour

notre meilleure sauvegarde.

 

Mais pourquoi les actes ne répondent-ils pas déjà aux paroles ?

 

Pourquoi ne voyons-nous pas accepter de tous les partis,

comme un intérêt national, l'obligation de l'instruction

qui est le plus sûr moyen et, à vrai dire, le seul,

de la rendre universelle ?

 

Pourquoi aussi ne voyons-nous pas le zèle de l'État

et celui des citoyens se porter vers les réformes

que l'expérience a indiquée, dans les méthodes scolaires ?

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1873 Almanach _02.jpg

Pourquoi enfin ne s'occupe-t-on pas, comme d'un des premiers actes de cette entreprise gigantesque,

de relever et d'améliorer la condition de l'instituteur ?

 

Nous signalions, il y a quelques jours, un mince progrès réalisé sur ce dernier point.

 

Mais là comme sur les champs de bataille, l'Allemagne nous a donné des leçons dont nous sommes loin

encore d'avoir profité.

 

Sait-on, assez par exemple, ce qu'ont gagné les instituteurs d'Alsace et de Lorraine au triste événement

qui les a séparés de nous ?

 

Un tableau publié par l’Almanach de l'Instruction primaire, le dit en chiffres éloquents.

 

À partir du 1er janvier 1872, voici les traitements minima que la Prusse accorde aux instituteurs et institutrices

des écoles élémentaires :

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1873 Almanach _01.jpg

 

Quel idéal c'est là, en considération des traitements dérisoires des instituteurs français !

 

Si l'on songe que l'Alsace compte au premier rang de ses soucis l'instruction primaire, et que c'est d'elle qu'en 1870 partit le mouvement en faveur de l'instruction obligatoire, ne voit-on pas plus qu'une humiliation, un danger,

à lui laisser faire entre nos vainqueurs et nous, cette comparaison ?

 

Un récit qui vient ensuite du congrès scolaire annuel tenu à Genève par les instituteurs suisses,

montre qu'en cette matière de l'instruction primaire, et au point de vue spécial de la liberté

et de la sécurité de l'instituteur, l'Allemagne n'est pas la seule nation qui puisse prétendre à nous fournir des modèles.

 

L’Almanach de l'Instruction primaire est plein d'enseignements de cette sorte.

 

L'un des plus utiles est la législation de l'instruction, peu connue même de ceux qui y sont soumis.

 

Est-ce parce que l'instruction en France a reçu la plupart de ses lois de la main d’étrangers,

parfois de la main d'ennemis ?

 

Parmi les événements scolaires qu'enregistre L’Almanach, un souvenir glorieux était dû aux trois instituteurs

du département de l'Aisne, fusillés par les Prussiens pour avoir défendu leurs foyers envahis,

à la tête des gardes nationales de leurs communes, dont ils avaient excité le courage, et dont ils dirigeaient les efforts.

 

Le personnel français de l'instruction primaire a le droit d'être fier de cet épisode qui marque

parmi les souvenirs patriotiques que la France a gardés de l'invasion.

 

On se rappelle qu'il fut cité dans le conseil général du Finistère, quand les défenseurs de l'instruction laïque eurent

à répondre à une apologie de la conduite des congréganistes pendant la guerre.

 

Certes, cette apologie était légitime : elle l'eût été davantage, si on n'avait voulu la faire aux dépens

de ces instituteurs laïques qui, eux aussi, ont eu leurs martyrs, mais qui ne les ont donnés en offrande

à la gloire d'aucune corporation.

 

Des variétés et des renseignements nombreux de bibliographie scolaire complètent cet opuscule

que nous avons tenu à signaler à l'attention, parce que nous pensons que les instituteurs

et le gros du public même trouveront à en tirer profit.

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Communication de février 1873

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Le taux de l'indemnité à payer aux instituteurs et institutrices, en raison du nombre d'élèves gratuits présents

à leurs écoles est fixé, pour l'année 1873, par M. le Préfet du Finistère, à 75 centimes par élève et par mois.

 

Sont exceptées les écoles entièrement gratuites et celles où la commune perçoit elle-même la rétribution scolaire,

en allouant un traitement fixe à l'instituteur.

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