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Fenêtres sur le passé

1939

Les anciennes troupes de la Marine
en garnison à Brest
- Article 12 sur 16 -

Le corps royal de la Marine
1782 - 1786

 

Le corps royal de la Marine 12.jpg

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Source : La Dépêche de Brest 3 avril 1939

 

De 1761, époque de la suppression des compagnies franches jusqu'en 1782, tous les ministres de la Marine voulurent créer des troupes conformes à leurs idées et à leurs goûts.

 

De Choiseul à Sartines, quatre corps furent ainsi successivement créés, puis licenciés après une existence éphémère.

 

Le marquis de Castries qui succéda, le 14 octobre 1780, à M. de Sartines, ne voulut pas être en reste avec ses prédécesseurs et, en février 1782, remplaça le Corps d'infanterie de marine par le Corps royal de la marine.

 

Ce nouveau corps comprenait 100 compagnies de grenadiers et de fusiliers et formait les divisions de Brest, Toulon et Rochefort.

La division de Brest était forte de 50 compagnies, commandées par des officiers de vaisseau détachés.

 

La ville recevait ainsi, et d'un seul coup, plus de 5.000 soldats de marine.

Ceux-ci en habit bleu, épaulettes, parements, revers et collets rouges, ne tardèrent pas à conquérir les bonnes grâces des habitants... et des habitantes, ainsi que leur reconnaissance.

En effet, dès leur arrivée au port, un feu d'une violence extrême se déclara au Refuge royal, appelé encore la Madeleine, maison de correction pour les filles repenties.

Le feu y avait été mis, dit-on, par une détenue, la belle Tamisier, brue du tambour de ville, que sa famille avait fait enfermer à cause de sa vie dissolue.

 

Les soldats de marine, sous les ordres du comte d'Hector, commandant de la marine, organisèrent de prompts secours ;

mais le feu s'était propagé avec une telle rapidité, que le Refuge ne put être sauvé et fut entièrement consumé.

Le Corps royal y perdit quelques hommes, mais gagna l'estime des Brestois.

 

Un an plus tard, le roi Louis XVI, voulant témoigner dans quelle estime il tenait la ville et sa population, lui envoya son portrait.

Il fut placé dans l'arsenal et tout le monde put le contempler.

Les soldats du Corps royal montaient la garde autour et empêchaient la foule de s'en approcher de trop près.

 

À la fin de la journée, ils le transportèrent à l'hôtel Saint-Pierre, par la rue de Siam, et l'on raconte qu'au moment où le portrait de l'auguste prince quittait l'arsenal, la pluie qui faisait rage, depuis midi, cessa brusquement ;

le vent de nord-ouest chassa les nuages et le soleil fit son apparition et dura pendant tout le transport.

 

Les grandes guerres sont terminées, le traité de Versailles de 1783 accorde du répit aux troupes de la marine et La Tulipe, La Giroflée, La Verdure et La Violette, joyeux fusiliers du Corps royal, s'échappent souvent des casernes pour aller papillonner autour des rues d'Aiguillon ou Haute des Sept Saints où les filles sont jolies, coquettes et, dit-on, peu farouches.

 

Mais ces doux jeux ont une fin, et le 1er janvier 1786 le corps est dissous, puis remplacé par des canonniers matelots.

 

MONTSECRET

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Article 13 - bientôt
Charles Eugène de la Croix, marquis de Castries.jpg

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Charles Eugène de la Croix, marquis de Castries

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