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Fenêtres sur le passé

1914

Une affaire à Ouessant - Vol de pains

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Source : La Dépêche de Brest 25 juillet 1914

 

M. Paul Noël, commerçant, à Ouessant, avait à son service Yves Penhoat, 31 ans, ouvrier boulanger,

ainsi que Jean Lannuzel, 17 ans, depuis de longs mois déjà, lorsqu'il s'aperçut un jour que des vols étaient commis dans ses magasins.

Il voulut aussitôt en connaître l'auteur et, dès ce jour, exerça une étroite surveillance pour le surprendre.

 

C'est, ainsi qu'il ne tardait pas à constater que son voleur n'était autre que son premier ouvrier lui-même,

et l'enquête minutieuse à laquelle il se livra ensuite, lui démontra que Penhoat dérobait presque chaque matin

du pain, de la farine, des brioches, etc., qu'il portait dans un débit du voisinage, où il fréquentait assidûment

 

En outre, M. Noël, ayant autorisé Penhoat à faire cuire le pain de six familles du voisinage moyennant

 une redevance minime, dont la moitié devait rester à l'ouvrier, celui-ci procéda à cette même opération

pour de nombreuses autres personnes et conserva la totalité des sommes ainsi perçues à l'insu de son patron.

Pour ce dernier fait, il est aujourd'hui prévenu d'abus de confiance.

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Cependant, imitant l'exemple de Penhoat, qui était son supérieur, et suivant les mauvais conseils de celui-ci, le jeune garçon boulanger Jean Lannuzel, 17 ans, dérobait également du pain

qu'il portait à sa mère.

Cela lui vaut d'être inculpé de vol, et sa mère, Marie Floch,

veuve Lannuzel, 43 ans, de complicité.

 

Les débitantes qui profitaient des larcins de Penhoat

sont également prévenues de complicité.

Ce sont : Marie Lavanant, femme Floch, 44 ans, et ses filles,

Marie Floch, 18 ans, et Félicité, 16 ans.

 

Boulanger.jpg

M. Noël, qui, à l'audience, retrace les faits reprochés aux inculpés,

estime la valeur du préjudice qui lui a été causé à 1.000 francs.

 

Penhoat. reconnaît en partie les vols qu'il a commis.

Quant à ses complices, ils protestent de leur innocence, affirmant qu'ils ignoraient la provenance délictueuse

des marchandises qu'on leur offrait.

 

Me Kernéis défend Penhoat.

Me Bodet la famille Floch et Me Feillard la famille Lannuzel.

 

Le tribunal, estimant qu'il n'est pas établi que Félicité Floch ait recélé sciemment des objets volés,

l'acquitte purement et simplement, acquitte Jean Lannuzel comme ayant agi sans discernement,

condamne Marie Floch, 18 ans, à 25 francs d'amende, avec sursis ;

Marie Lavanant, femme Floch, à un mois de prison, avec sursis, par défaut ;

Marie Floch, veuve Lannuzel, à 50 francs d'amende ;

Yves Penhoat, à six mois de prison.

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