top of page

Fenêtres sur le passé

1900

​

Hospice civil de Brest

Source : La dépêche de Brest 14 août 1900

 

HOSPICE CIVIL DE BREST

 

Du compte-moral de l'exercice 1899, présenté à la commission administrative par M. A. Rousseau, ordonnateur,

nous extrayons les quelques passages suivants :

 

Hôpital.

 

Nous avons reçu, cette année, dans les salles d'hôpital, 2,658 malades ou blessés représentant 81,813 journées.

 

En 1898, le nombre des malades hospitalisés avait été de 2,414, représentant 87,287 journées.

 

Si l'augmentation numérique des admissions a été de 244,

par contre il y a eu diminution du nombre de journées 5,424,

qui correspond à un abaissement de la durée moyenne de séjour, 31 jours 15 au lieu de 36 jours 14,

ce qui est un progrès, malgré une légère augmentation dans la mortalité qui, de 9,94 pour cent en 1898,

a passé à 10,67 pour cent en 1899.

​

Hospice.

 

Nous avons eu à l'hospice, en 1899,104,380 journées

contre 105,723 en 1898.

 

Le nombre des admissions d'adultes a été de 46 en 1899,

contre 50 en 1898.

 

Les admissions d'enfants ont passé de 349 à 420,

mais cette augmentation n'est qu'apparente :

elle provient uniquement d'un plus grand nombre de mutations, car le nombre des journées a eu une variation marquée

Projet pour l'agrandissement de la succu

en sensinverse.se traduisant par une diminution de 3,373 journées.

 

Dans ces deux catégories, la mortalité a diminué :

de 6,18 pour cent en 1898, elle est tombée à 4,5 pour cent en 1899.

 

Le total des journées d'hospitalisation pour l'hôpital et l'hospice a été de 180,193 en 1899,

au lieu de 192,980 en 1898, en diminution de 6,767.

 

Service de santé.

 

Les services de médecine, de chirurgie, de la maternité et du dispensaire ont fonctionné régulièrement.

 

Le service des consultations gratuites aux indigents a continué à avoir le même succès :

le nombre total des consultations qui était, en 1898, de 9.270 a passé à 9.917 en 1899.

 

Nous ne comprenons pas dans ce chiffre les consultations et soins donnés aux indigents et aux enfants des écoles, par MM. les chirurgiens-dentistes.

 

Ces consultations répondent à un besoin si réel de la population, que nous avons accepté avec plaisir l'offre nouvelle du concours gracieux d'un second chirurgien-dentiste, qui sera autorisé à prendre le titre de dentiste de l'hospice civil.

 

Réformes hospitalières.

 

Nous ne pouvons, sur ce point, que formuler le regret de notre impuissance à réaliser le vœu,

que nous avons déjà exprimé à plusieurs reprises, d'opérer une séparation matérielle complète

entre l'hôpital des malades et l'hospice des enfants, des vieillards et des incurables.

 

Cette séparation, que commande le simple bon sens, est d'autant plus indispensable,

que l'application de la loi du 15 juillet 1893 sur l'assistance obligatoire,

fait de l'hôpital des malades un établissement régional, aux dépenses duquel les communes qui lui sont rattachées doivent participer obligatoirement, sous forme de frais de séjour de leurs malades,

tandis que les services d'hospice, abstraction faite du dépôt des enfants assistés du département,

sont exclusivement des services d'assistance strictement locale, limitée aux seuls enfants,

vieillards et incurables de la ville de Brest.

​

Le premier de ces services, celui de l'hôpital, peut et doit,

en bonne justice, être mis en mesure de satisfaire à ses besoins grandissants, puisque l'assistance est devenue un droit

pour tous ceux qui sont privés de ressources.

 

Il ne dépend pas de notre administration de lui tracer

des limites, et il est de notre devoir de le maintenir dans la voie du progrès où il est entré,

en le dotant de toutes les améliorations dont il est susceptible.

 

Il nous paraît avoir tous les droits aux subventions

SAINT-ANTOINE-salle-de-travail.jpg

du département et de l'État, tant pour la mettre en rapport avec les nouveaux besoins que pour y introduire

les perfectionnements que réclament les progrès incessants de la science et de l'art de guérir.

 

Le second, le service de l'hospice, n'est pas dans les mêmes conditions.

 

Il doit se suffire à lui-même.

 

En tant qu'institution de bienfaisance purement locale,

il doit restreindre son action dans la mesure de ses ressources.

 

La dotation de l'hospice et la subvention municipale de la ville de Brest doivent y suffire,

et on ne saurait songer à demander au département et à l'État une aide pécuniaire,

pour maintenir dans sa situation normale un service d'assistance locale, que la ville elle-même a déclaré suffisant en demandant à bénéficier de la faculté inscrite à l'article 35 de la loi du 15 juillet 1893.

​

La séparation matérielle des deux services, hôpital et hospice, s'impose donc ;

elle seule permettra de ne plus confondre, administrativement,

la journée du malade et la journée de l'assisté ;

elle seule permettra, par une comptabilité bien entendue, d'évaluer avec exactitude le prix de revient de la journée d'un malade

et d'assurer à l'hospice-hôpital, par une sage fixation de ca prix,

le remboursement des frais d'hospitalisation

et de traitement par les malades à leurs frais,

et par les communes, le département ou l'État.

​

Delcourt ponchelet.jpg

Comme nous le disons plus haut, nous avons le regret de ne pouvoir réaliser ce vœu

faute de ressources actuelles suffisantes, faute aussi d'être fixés sur la volonté de la ville

de nous en faciliter l'exécution par l'acquisition des terrains nécessaires pour recevoir,

concurremment avec l'asile Delcourt-Ponchelet,

la population de nos malades, qui encombre encore notre établissement principal.

 

La création d'un orphelinat municipal, où seraient internés une centaine d'enfants des deux sexes de la ville,

que nous hospitalisons aujourd'hui, viendrait à point pour nous faciliter la réalisation de ce vœu.

 

Ces enfants, malgré toute notre bonne volonté,

sont presque en contact permanent avec une population de plus de 250 malades d'affections diverses.

 

D'autre part, le vaste terrain où se trouve l'asile des vieillards Delcourt-Ponchelet,

convenablement aménagé et pourvu de constructions suffisantes, permettrait l'évacuation

de l'établissement principal par les 65 vieillards (femmes) qui y sont encore logées aujourd'hui.

 

Nous espérons que le conseil municipal ne tardera pas à nous faire connaître ses vues

sur ces importantes questions d'assistance, et nous invitera à nous concerter

avec la municipalité pour les voies et moyens d'exécution de nos projets connexes dans le plus bref délai.

​

bottom of page