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Fenêtres sur le passé

1882

La surveillance des élèves en dehors des classes

Source : Le Finistère mai 1882

 

La surveillance des élèves en dehors des classes

 

Voici en substance une circulaire que le ministre de l'instruction publique vient d'adresser aux préfets :

Quelques, faits regrettables viennent d'appeler mon attention sur une question dont l'importance

ne vous échappera pas ; je veux parler de la surveillance des élèves des écoles primaires en dehors

des heures de classe.

 

Sans doute l'instituteur ne peut ni ne doit se substituer à la famille :

sa tâche est assez lourde pour qu'on n'ajoute point de nouvelles obligations à celles qui lui incombent.

 

Mais, en fait, dans les villes au moins, le père et la mère, retenus par le travail de chaque jour, ne peuvent exercer

sur leurs enfants la surveillance nécessaire, au moment où ceux-ci ne sont plus sous l'œil du maître.

Je n'ai pas à énumérer ici les dangers de toute nature que courent

les enfants de cinq à treize ans, ainsi livrés à eux-mêmes.

 

Sans parler d'accidents et de rixes, n'est-il pas à craindre

que quelques élèves ne s'habituent ainsi au vagabondage,

avec toutes ses dangereuses conséquences ?

 

Les municipalités de la plupart de nos grandes villes l'ont compris : elles ont accordé sur les ressources communales des allocations supplémentaires aux instituteurs, à qui elles demandent en retour

de surveiller leurs élèves, soit pendant les récréations

et les intervalles des classes, soit pendant une étude du soir.

Ecole enfants _01.jpg

Il est à souhaiter que d'aussi utiles mesures se généralisent.

 

Le budget de l'instruction publique ne met à ma disposition aucune ressource applicable à cette institution.

 

Je ne puis donc qu'en laisser l'initiative et l'entretien aux municipalités.

 

C'est à vous, monsieur le préfet, qu'il appartient de vous concerter avec quelques-unes de ces municipalités

et avec l'inspecteur d'académie pour introduira ce perfectionnement où il n'existe pas encore.

 

Toutefois, je ne voudrais pas acheter cet avantage au prix d'un surcroit de fatigue pour les maîtres

ou d'une prolongation excessive des heures de classe pour les élèves.

 

D'une part ce ne sont pas les maîtres chargés de la classe ordinaire qui auront à s'imposer

deux ou trois heures de plus chaque jour.

D'autre part, cette séance ne sera pas une sorte de classe ajoutée aux autres, mais se partagera en récréation et en étude,

laissant à l'élève beaucoup plus d'initiative que la classe proprement dite et n'ayant pour but que de suppléer la famille pendant la fin de la journée.

 

Moyennant l'observation de cette double règle, il convient de laisser aux autorités municipales et scolaires le soin de fixer les détails d'une organisation qui devra varier suivant la nature des besoins

et des habitudes prises.

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La seule disposition que vous ayez à interdire, la loi vous un faisant un devoir, c'est celle qui consisterait à exiger

une rétribution quelconque de la part des élèves qui participeraient à ces études surveillées :

ces études peuvent exister ou non, mais, là où elles se feront, elles doivent être mises,

comme tous les exercices de l'école, gratuitement à la disposition de tous.

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