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Fenêtres sur le passé
1871 - 1886
Les loups dans nos contrées
Source : L’Électeur du Finistère mai 1871
Brasparts, canton de Pleyben
La veuve Le Gall, mère de trois jeunes enfants,
demeurant dans un village de la commune de Lopérec,
donnait depuis un mois des signes d’aliénation mentale.
Lundi dernier, les gendarmes de Brasparts étaient appelés
dans ce village pour constater la mort de cette pauvre femme
qui s'était pendue dans une grange vers les cinq heures du matin.

Les gendarmes, arrivés sur les lieux dans l'après-midi, s'étaient mis en devoir de procéder à l'enlèvement du cadavre, quand le plus âgé des enfants de la décédée arriva en pleurant leur raconter qu'à l'heure même,
à quelques cents pas de là, deux loups avaient à moitié dévoré une vache leur appartenant.
Ce dernier fait n'est malheureusement pas une exception dans le pays.
Dimanche dernier, dans le même village, un veau avait été enlevé par des loups, et huit jours auparavant,
les loups avaient également tué un bœuf dans un village voisin.
L'administration ignore peut être que l'année dernière,
une centaine de bêtes à cornes et de moutons a été détruite par les loups dans les environs de Brasparts.
À quoi servent les louvetiers ?
Nous aimons à croire que l'administration ne les nomme pas uniquement pour charmer nos échos des accords
de leurs trompes et des aboiements de leurs chiens.
Pour la Chronique locale et départementale
LÉON GLANDUT.
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Source : Le Finistère juillet 1872
Plouguerneau.
Ces jours derniers, dans la commune de Plouguerneau,
des loups sont entrés dans un champ où quatre vaches broutaient l'herbe ;
à la vue de ces animaux carnassiers, les vaches épouvantées
ont sauté dans un champ de blé, où les loups les ont suivies.

Le blé a été saccagé par le combat qu'elles ont eu avec ces bêtes féroces ;
une des vaches a été presqu'entièrement dévorée, et une autre mordue en plusieurs endroits.

Source : Le Finistère août 1872
Art. 5. — Primes pour la destruction des animaux nuisibles.
M. Leroux demande que le crédit soit augmenté de 100 francs et porté à 700 francs.
Le nombre considérable de loups qui existait cette année l'engage à faire cette proposition.
M. de Forsanz croit que le meilleur moyen de détruire les loups serait d'avoir, dans chaque arrondissement,
un piqueur avec un bon limier.
De cette façon, toutes les portées de loup seraient prises et, avant quelques années,
on en serait complètement débarrassé.
M. de Pompery demande de prendre en considération l'observation de M. de Forsanz.
L'augmentation de 100 francs est adoptée et l'article 5 est porté à 700 francs.

Source : Le Finistère août 1873
Art. 5. — Primes pour la destruction des animaux nuisibles.
M. Le Roux se plaint des dévastations causées par les loups et les renards
et demande l'élévation du crédit de 700 à 1,000 fr.
Il constate qu'on est forcé de renoncer à l'élevage de la volaille et que la population des moutons est
en grande décroissance.
M. Fénigan votera les 700 fr., mais il s'opposera à ce que sur cette somme on prélève l'indemnité demandée
pour rembourser à M. du Frétay, lieutenant de louveterie à Châteaulin,
le montant de la taxe municipale à laquelle il est imposé pour ses chiens.
M. de Pompery demande qu'on emploie de bons limiers à l'aide desquels on puisse trouver et détruire les portées.
Il dit que le nombre des loups augmente et
que les lieutenants de louveterie les ménagent afin de se donner le plaisir de la chasse.
MM. Leroux et Goubin se rallient au moyen proposé par M. de Pompery et insistent pour que le crédit soit augmenté et les primes doublées.
MM. Swiney et de Forsanz demandent si la totalité du crédit a été employée jusqu'ici et quels services
ont rendus les lieutenants de louveterie.
M. le Préfet indique quelques résultats utiles.
Il reconnaît que certains lieutenants n'ont peut-être pas montré tout le zèle désirable,
et dit que les crédits ont toujours été absorbés.
M. Goubin voudrait que les maires fussent autorisés à prescrire des battues quand les loups sont signalés.
Il dit ce qui s'est fait à Plougastel où plusieurs de ces carnassiers ont été tués dernièrement.
M. le Préfet ne refuse jamais les autorisations,
mais il n'en donne pas de permanentes à cause de l'abus qu'on en ferait infailliblement.
D'autres personnes que les lieutenants de louveterie peuvent recevoir des autorisations.
Les sous-préfets peuvent accorder des battues que les intéressés peuvent d'ailleurs demander par le télégraphe.
M. de Forsanz cite des faits de braconnage pendant les battues.
Il indique le poison comme un moyen plus efficace de destruction.
M. de Rosencoal appuie la demande d'élévation des primes, 30 fr. pour les louves, 20 fr. pour les loups
et 10 fr. pour les louveteaux.
L'an passé, dans une commune de son canton, les cultivateurs ont perdu plus de 10,000 fr. ;
entre autres pertes, 19 poulains ont été dévorés.
M. de Kerjégu demande si le crédit a été insuffisant pour payer les primes,
sinon qu'on le maintienne au taux de 700 fr.
Il demande le renvoi à la Commission.
M. Guéguen montre que le crédit a été complètement employé:
14 loups, 18 louves et 28 louveteaux ayant été détruits et une somme de 100 fr. ayant été donnée à M. du Frétay.
Après une discussion animée et un peu confuse, le tarif suivant est adopté :
Louve 20 fr., loup 15 fr., louveteau, 6 fr., et le crédit attribué jusqu'ici au lieutenant de Châteaulin est supprimé.
M. Swiney demande une prime pour la destruction du renard, ce qui n'est pas adopté.
M. Soubigou signale et réprouve les exhibitions de loups vivants qu'il regarde comme un moyen d'exercer la mendicité.
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Source : Le Finistère novembre 1873
Quimper.
Tandis que nos louvetiers se chauffent les pieds au coin
de leur feu, les loups se donnent du bon temps.
Pas plus tard que dimanche un de ces carnassiers est venu
aux environs de Quimper, à 2 kilomètres sur la route de Brest, et rencontrant un mouton dans un pré, l'a mis en pièces.
Attendons-nous, si on les laisse faire, à les voir venir jusque dans les maisons prendre leur repas.

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Source : Le Finistère mars 1874
La Forêt Fouesnant, 14 mars.
Le fils de la veuve Hervé, aubergiste au bourg, allant chercher au champ cinq vaches et une génisse d'un an qu'il y avait conduites le matin,
constatait que cette dernière avait disparu.
Le lendemain, dans une garenne située à 2 kilomètres ½ du bourg,
on retrouvait les restes de la pauvre bête, qui avait été dévorée par les loups.
On signale aussi la disparition de plusieurs chiens de garde de la commune
et de celle de Saint-Évarzec.

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Source : Le Finistère septembre 1874
Une chasse à Laz
Dans les six premiers mois de 1874, les communes de Coray, de Leuhan, de Langolen, de Briec,
souffraient beaucoup des ravages des loups, et l'on remarquait que celles de Trégourez et de Laz,
Laz surtout, semblaient à l'abri de leurs déprédations.
Tant que dura leur immunité, ces communes ne songeront guère à savoir quelle cause les préservait,
tandis qu'autour d'elles toutes leurs voisines étaient attaquées.
Mais soudain, au mois de juillet dernier, les villages de Trégourez et du Laz, commencèrent à être atteints à leur tour.
Bientôt il n'y fut bruit que de moutons et de veaux disparus.
Au mois d'août, ce fut le tour des génisses, que les voleurs abattaient et dévoraient sur place.
Qui étaient ces voleurs ?
On n'avait pu que les entrevoir.
Le matin, dans le brouillard, et le soir, à la brune, les habitants voyaient de loin les silhouettes,
tantôt de deux grands loups, tantôt d'une troupe de cinq loups moins forts,
courant comme des fantômes à travers les vastes solitudes des Montagnes noires.
Cependant, le mal grandit rapidement.
Le nombre des rapines, les allures des voleurs, tout indiquait l'accroissement de leur audace et de leurs forces.
Il fallut songer à la répression.
M. Douglas, qui habite le château du Plessis, conclut de ses observations
que les loups devaient vivre au sein de Laz même, et que les plus jeunes y avaient été élevés.
C'est pendant cette période du premier âge
que les vieux loups, craignant de les faire découvrir,
allaient porter leurs ravages au loin.
Mais les dents avaient poussé aux petits,
qui avaient commencé à chasser pour leur compte,
et ils avaient commis la faute trop commune de ne point suivre les conseils dictés par l'expérience des grand-parents.
Au lieu de respecter leur commune natale,
ils en avaient fait la scène ordinaire de leurs exploits,
et avaient étranglé, à tort et à travers,
tout ce qui s'était trouvé sous leur gueule.

C'est ainsi qu'eux-mêmes avaient donné la voie pour les suivre jusqu'à leur quartier-général.
Ce raisonnement était juste et fondé sur l'expérience.
On le vit bien dès les premières recherches.
M. Douglas découvrit à Coat-Borch, dans une dépendance de sa résidence même, un charnier qui,
rempli des reliefs de festins carnassiers, indiquait assez que les loups y faisaient ripaille depuis de longs mois.
Des têtes de chiens et de veaux, des tibias de bœufs et de vaches, d'un poli admirable, après avoir nourri les petits, leur avaient sans doute servi de hochets.
À l'entour, les racines et les souches portaient les traces de déchirures anciennes,
et montraient qu'ils y avaient essayé leurs dents.
Il n'y avait plus à douter, et l'on fit appel au zèle de M. Faugeyroux, notre lieutenant de louveterie.
Il se transporta sur les lieux pour en prendre connaissance,
puis dirigea une première tentative de destruction qu'une tempête de pluie et de vent rendit infructueuse.
L'attaque définitive eut lieu le 7 septembre.
Le bois, cerné par cinquante-huit fusils, était bien gardé.
Les chiens, vigoureusement appuyés par des piqueurs, encouragés par les cris et les imitations d'aboiements
d'une quarantaine d'enfants qui servaient de traqueurs, attaquèrent franchement,
et au bout d'une demi-heure, on les livra à leur audace.
Une brillante menée commença :
elle durait déjà depuis deux heures et demie, quand les loups firent une première et unique tentative
pour franchir la ligne des chasseurs
Partout, une salve de coups de fusil les accueillit.
L'un d'eux tomba, les autres rentrèrent au bois
pour n'en plus sortir.
La poursuite continua avec la même ardeur ;
mais les heures s'écoulaient, la nuit s'annonçait déjà,
et les loups ne se montraient plus.
Il fallut aviser et prendre de nouvelles dispositions.

Cette combinaison eut tout le succès qu'on pouvait souhaiter.
Trois loups furent successivement amenés sous le plomb des chasseurs postés dans la douve,
et y restèrent sur place : un cinquième s'enfuit, grièvement blessé.
La journée eût pu être complète, si les forces n'avaient manqué pour l'achever.
Mais déjà un grand nombre de chasseurs avaient quitté la partie pour aller chercher au bourg de Laz
un soulagement à cette longue journée de fatigue.
Les chiens, eux aussi, gueule béante, langue pendante, haletaient à faire pitié.
Quelques gouttes d'eau les eussent ranimés, et leur auraient permis de fournir une cinquième chasse ;
mais l'eau manquait, et il fallut les mener en chercher au loin.
À l'unanimité, la poursuite fut renvoyée au lendemain.
Le lendemain, les chasseurs apprirent des riverains qu'à la chute du jour,
ils avaient vu deux grands loups entrer au bois, mais n'y avaient entendu aucun hurlement.
Le fait ne surprit personne.
Les loups, en effet, n'ont l'habitude de manifester leur deuil par des hurlements
que lorsqu'ils ont perdu une portée qui a encore besoin de leurs soins.
Quand les louveteaux sont devenus louvarts, quand leurs dents ont toutes pris l'empreinte de la fleur de lys,
quand, en un mot, ils ont revêtu la robe virile, les vieux parents ne les pleurent plus, et leur douleur,
s'ils en ont, est muette.
On recommença les recherches ; mais on fit ce jour-là buisson creux.
Les loups survivants n'étaient pas demeurés au bois.
Celui qui avait été blessé fut aperçu le même jour à peu de distance,
cherchant un refuge dans un champ de blé noir.
On vit aussi le vieux loup errant entre Langolen et Coray.
Quant à la mère louve, elle s'était jetée au plus profond des bois de Trévarez.
Il n'y avait plus rien à tenter, et nos chasseurs se séparèrent, non sans regret, mais avec le droit d'être fiers encore des trophées de la veille.
Chacun des loups abattus donne un poids qui varie de 30 kilog,
à 32 kilog. 500 grammes.
Voilà bien des quadrupèdes sauvés aux environs des Montagnes Noires,
et les habitants de cette région ont contracté là une véritable dette
de reconnaissance envers M. Faugeyroux et ses auxiliaires.
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Source : Le Finistère octobre 1874
Kernével
On nous écrit le 13 :
Mercredi, a eu lieu sur le territoire de la commune une chasse aux loups.
Malheureusement les efforts des chasseurs furent contrariés par le temps,
et la chasse n'eut pas tous les bons résultats qu'on s'en promettait.
Un vent violent du sud-ouest, soufflant en tempête,
empêchait la voix des chiens d'arriver jusqu'à eux, et plusieurs fois
ils furent surpris par le passage des loups, qui franchissaient les lignes
sans qu'ils eussent été avertis de leur approche.
Plusieurs loups tirés dans ces mauvaises conditions furent manqués.

La vieille louve tirée à découvert, a été atteinte à distance de 4 mètres ; mais elle court encore.
La journée allait être finie, quand une jeune louve de neuf mois, ayant eu l'imprudence de s'arrêter pour regarder
un chasseur à petite distance, fut tirée par celui-ci et paya de sa vie sa trop grande curiosité.
Elle devait être présentée à la préfecture dans la journée de vendredi.
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Source : Le Finistère octobre 1875
Loqueffret.
Les loups continuent à faire parler d'eux dans l'arrondissement
de Châteaulin.
Un d'eux a fait, la semaine dernière, son apparition
dans la section de Brennilis et on n'y compte pas moins
de soixante moutons ayant péri sous sa dent.

Il a étranglé vingt-six moutons ; les deux derniers ont évité la mort en se réfugiant sur un monceau de tourbe.
Après avoir étendu ses victimes, les unes à côté des autres, dans un alignement méthodique,
il s'est mis à dépecer un des moutons et à lui enlever entièrement la peau afin d'en savourer
avec plus de délices la chair palpitante, mais le gourmet a été dérangé dans ses apprêts culinaires,
car il s'est sauvé avant d'avoir pu mordre sa proie à belles dents.
Lorsque le berger est arrivé le matin et qu'il a vu le carnage,
il a cru d'abord que c'était l'œuvre de quelque coquin du voisinage.
On est allé quérir la gendarmerie qui a immédiatement procédé à une enquête,
et comme le brigand avait laissé de son poil à différents endroits et surtout à l'entrée du trou qui était très-étroit,
il a bien fallu se rendre à l'évidence et reconnaître à qui on avait affaire.
L'autorité, par mesure de prudence, a ordonné l'enfouissement des bêtes tuées.
Il est surprenant que le fermier n'eût pas même un chien de garde,
ou bien le gardien infidèle aurait-il pris la fuite à l'arrivée de l'ennemi ?
En tout cas, s'il y a eu négligence de la part des fermiers, la leçon leur coûtera assez cher pour qu'à l'avenir
ils mettent plus de vigilance dans la garde de leurs troupeaux.
Un voyageur qui a traversé ce pays ces jours-ci nous dit, que ces braves montagnards, qui sont toujours superstitieux, croient qu'il y a de la sorcellerie là-dessous, et que ce méfait est l'œuvre d'un loup-garou.
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Source : Le Finistère juin 1878
Crozon.
On nous écrit de Telgruc qu'une bande de six loups a passé la semaine dernière sur le territoire de la commune, se dirigeant vers Crozon.
Ces loups ont ravagé plusieurs fermes, et enlevé force moutons, notamment à Brospel.
Dimanche 27 mai, M. Barjou, de Crozon, a tué une louve.

Il existe à Crozon un officier de louveterie ;
nous aimons à croire qu'il a dû immédiatement organiser une battue,
dans le but de débarrasser la contrée de la présence de ces peu intéressants carnassiers.
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Le Finistère janvier 1879


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Le Finistère février1879
D'un état des loups détruits en Bretagne par les lieutenants de louveterie, depuis quatre ans,
nous relevons les noms et les chiffres suivants :





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Source : Le Finistère mars 1879
Leuhan
Un propriétaire de Leuhan, M. Demolon, vient de prendre au piège deux loups
et une louve de forte taille, qui avaient élu domicile dans les landes de la commune.
Ces animaux malfaisants venaient d'abattre, en plein jour, un bœuf de trois ans, quand M. Demolon a été informé de leur présence.
Sachant bien qu'ils reviendraient, il ordonna de laisser le bœuf sur place.
Puis, connaissant les habitudes cauteleuses du loup,
qui ne franchit jamais les fossés d'un seul bond, comme le chien,
mais qui descend jusqu'au fond de la douve en se rasant et en se cachant
comme un véritable brigand qu'il est, M. Demolon plaça ses pièges en conséquence.

Il a rendu un service signalé aux cultivateurs de sa commune en les débarrassant de ces féroces carnassiers
qui ont dévoré pour plus de quinze cents francs de bétail en quelques jours.
Si nous sommes bien informés, deux autres loups auraient été détruits de la même manière par M. Demolon,
au mois d'octobre dernier.
Que font donc les lieutenants de louveterie ?
Il y en a pourtant trois dans le seul arrondissement de Châteaulin.
Est-ce que, par hasard, les mauvais plaisants auraient raison
quand ils prétendent que les lieutenants de louveterie ont été institués dans l'intérêt de la conservation des loups ?

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Le Finistère mai 1879
Plouigneau.
Dans la nuit du 26 au 27 avril dernier, un fort chien de garde a été tué
et à moitié dévoré par un ou plusieurs loups au village de Coat-Fraval,
en la commune de Plouigneau, à la porte de Morlaix.
Il y a environ deux mois, un autre chien appartenant au sieur Bellec
a été également tué et dévoré, probablement par le même ou les mêmes loups,
au village du Launay, voisin de Coat-Fraval.
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Source : Le Finistère octobre 1879
Scaër
On nous rapporte que, dernièrement, un énorme loup a été tué par M. François Olivier, de Kersco en Scaër,
dans les circonstances suivantes.
Un voisin de ferme prévint M. Olivier qu'un loup avait étranglé plusieurs moutons la nuit précédente.
M. Olivier lui promit de revenir le soir, faire le guet avec un fusil.
En rentrant chez lui, il trouva à son tour trois veaux égorgés dans son écurie.
Il s'empressa donc de préparer du « louzou » sur des appâts,
pour empoisonner le maraudeur.
Le lendemain matin, un superbe loup, mesurant 2 mètres de longueur,
de la tête à la naissance de la queue, fut trouvé mort dans le fossé.
Toute la population environnante est venue admirer l'énorme bête
dont M. F. Olivier a si adroitement débarrassé le pays.
On suppose que la louve a aussi été empoisonnée,
car elle n'a plus fait parler d'elle.
Il est possible que son corps ait été emporté par les eaux débordées de l'Isole.
Toujours est-il qu'on ne l'a pas retrouvée.

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Source Le Finistère 26 novembre 1879
Jeudi dernier, Il est tombé à Brest, une neige abondante ;
elle s'est fondue aussitôt.
On nous écrit que le versant du Nord des monts d'Arrée
en a gardé une couche épaisse.
Dans l'espace de huit jours on a tué deux loups dans ces régions : l'un à Plouégat , l'autre à Guerlesquln.

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Source : Le Finistère décembre 1879
Morlaix
Le froid a été si vif, à Morlaix, que le port est pris par les glaces, phénomène excessivement rare, assure-t-on.
Des loups ont fait leur apparition par bandes dans la campagne.
Quatre se sont même aventurés
jusque dans la petite ville de Lanmeur

Scaër
21 décembre :
Depuis quelques mois, les loups font de nombreuses victimes dans la commune de Scaër.
Mais, heureusement, pour nous, ils trouvent en M. François Ollivier, de Kersco, un maître de taille à venir à bout d'eux.
À l'aide d'un « louzou », dont il semble avoir le secret, M. Ollivier leur fait une guerre acharnée.
Je vous ai déjà signalé, dans le courant de septembre, la destruction de deux loups par cet honorable cultivateur.
Hier samedi, il en a envoyé un troisième, âgé de deux ans environ, à la mairie de Scaër.
La population se plaît à rendre hommage à son habileté, et on ne saurait trop louer, vraiment,
l'efficacité du procédé qu'il emploie pour nous débarrasser de ces hôtes peu agréables.
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Source : Le Finistère février 1880
Landerneau.
Nous lisons dans l'Union Républicaine :
« On vient de tuer à Lanneufret, près de Landerneau, un vieux loup dans des conditions assez bizarres.
Le carnassier avait attaqué un chien ; celui-ci, affolé, fuyant devant son ennemi,
n'ayant plus conscience des distances, se précipite au fond d'un puits, dans la propriété de Mme du Porzic.
Ce saut d'une hauteur vertigineuse n'arrête pas le loup ; il se jette après le chien.
Et là, sous terre, dans le gouffre, commence une sanglante bataille qui, comme bien on pense, fut fatale au chien.
Ses hurlements de douleur, et les cris féroces de son égorgeur, répercutés par l'écho, faisaient un effroyable vacarme.
On accourt, mais trop tard, hélas, pour l'ami de l'homme.
Les hommes ont souvent cette mauvaise coutume d'arriver
trop tard au secours de leurs amis.
Le loup avait déjà accompli son œuvre d'assassin ;
et comme il ne tue pas pour le plaisir de l'art, il est à supposer qu'il se mit immédiatement à gouter quelque peu sa victime.

Il pouvait d'ailleurs se féliciter d'avoir, dans les conditions où il se trouvait,
le manger et surtout le boire assurés pour quelque temps.
Mais dans le fond du puits, il n'y avait pas seulement de l'eau et le corps du chien ; il y avait aussi la vérité.
Il dut la trouver triste quand elle lui montra l'impossibilité dans laquelle il s'était placé de reprendre jamais
la clef des champs.
Quelques bons coups de fusils tirés de l'orifice vinrent à son secours en le débarrassant d'une vie
qui ne pouvait plus se prolonger pour lui que dans les méditations lugubres.
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Source : Le Finistère février 1880


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Source : Le Finistère février 1880
Les loups qui se sont montrés, cet hiver,
dans la pointe de Cornouaille,
deviennent de plus en plus audacieux.
Ces jours derniers, deux de ces animaux sont venus se faire tuer dans l'une des fermes du comte de Lescoët,
près du château de Tronjoly,
à quelques minutes de la ville de Gourin, dans le Morbihan.

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Source : Le Petit Brestois avril 1880
Un cultivateur, nommé Quillien, a fait une rare trouvaille.
Il a, dernièrement, rencontré au Faou, un petit loup très jeune ;
il s'est hâté de le mettre en pension chez un boucher.
L'animal se montre fort docile,
et le propriétaire fera tout son possible pour le domestiquer.

On sait que, par le croisement, on obtient des chiens d'une espèce fort intelligente
et rendant de grands services aux gardiens de bestiaux.


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Source le Finistère avril 1880
Plonévez-du-Faou
Un cultivateur de Plonévez-du-Faou vient de présenter à la mairie de cette commune 3 louveteaux qu'il a pris aux environs
du bois dit Coat-Bihan en cette commune.
Ce cultivateur, qui est âgé d'une soixantaine d'années,
a détruit 78 loups ou louves.


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Source : Le Finistère juin 1880
Les loups
L'Angleterre, grâce à sa situation géographique, a pu facilement arriver à détruire les loups sur son territoire.
La France est moins favorisée :
elle possède dans ses massifs montagneux et dans ses forêts une quantité relativement considérable de fauves,
et, à chaque guerre d'invasion, un grand nombre de loups, suivant les armées ennemies,
sont venus de l'Est de l'Europe augmenter le contingent de la faune indigène.
On a pu s'en rendre compte après 1845 comme après les événements de 1871 ;
il en est même revenu à la suite de notre année, après la campagne d'Italie de 1859.
On évalue à plus de cinq mille le chiffre des loups existant actuellement en France ;
ils prélèvent sur l'agriculture nationale un impôt annuel de 45 à 50 millions.
En outre, dans les hivers rigoureux, ils attaquent volontiers les enfants,
les femmes et même parfois les hommes isolés ou égarés.
Le loup est trop vigoureux pour avoir rien à craindre des autres animaux sauvages ;
la femelle porte chaque année cinq ou six louveteaux, et, si l'homme ne les détruisait pas, au bout de quelques années ils deviendraient un danger sérieux pour la population rurale, comme au moyen-âge.
Encore, à la fin du siècle dernier,
certains loups avaient une histoire sanglante :
la fameuse bête du Gévaudan, dont la tête était mise à prix
pour la somme énorme de 8,400 livres, fut tuée en 1767,
après avoir dévoré quatre-vingt-trois personnes,
sans compter les blessés ;
en l'an VI, on tua près de Guingamp un vieux loup qui avait fait plus de soixante victimes humaines.
Aussi, de tous temps, les pouvoirs publics se préoccupèrent-ils
de la destruction de ces animaux dangereux.

La louveterie fut instituée sous la monarchie, à une époque où les paysans, n'ayant pas le droit de porter des armes,
se trouvaient à la merci des bêtes fauves.
Elle ne rendit pas en réalité de très grands services,
les officiers de louveterie cherchant surtout à ne pas détruire l'espèce, dont l'extermination totale,
en réduisant leurs plaisirs cynégétiques, aurait rendu leur fonction inutile.
La louveterie de France, de 1818 à 1829, avait détruit 48,709 loups ;
pendant la saison 1879-1880, un personnel de 463 officiers et 521 piqueurs n'a pris que 555 bêtes,
dont 453 louveteaux et un nombre indéterminé, mais certainement très-considérable, de louvarts.
En présence d'un résultat si médiocre, un député, M. Petitbien, déposait iI y a quelques mois un projet de loi tendant
à supprimer la louveterie et à augmenter le chiffre des primes.
Ce projet établit que la loi du 3 mai 1844 suffit largement pour assurer la destruction des animaux nuisibles.
Nous ne reviendrons pas en ce moment sur cette proposition de loi, qui a été discutée et combattue dans un journal spécial,
la Chasse illustrée, par M. Villequez, professeur à la Faculté de droit de Dijon, auteur d'un important contre-projet.
M. Villequez défend énergiquement la louveterie.
Cette Institution, même en admettant qu'elle n'ait pas un intérêt professionnel à conserver les loups,
est tout à fait sans raison d'être.

En effet, le loup adulte est un animal tellement vigoureux, qu'on ne peut pas le prendre à la chasse à courre.
Au lancé, il pique droit devant lui et fait d'une haleine une pointe de trente ou quarante kilomètres,
ce qui empêche absolument de préparer des relais de chiens.
On ne prend généralement que des louvarts sans défense sérieuse.
Pour tuer les vieux, il faut faire des battues, préparer des affûts, ou empoisonner des appâts avec de la strychnine ; pour empêcher la propagation de l'espèce, il faut rechercher les portées de février à fin mai.
Ce massacre des innocents, de même que l'empoisonnement, on le devine,
fait saigner le cœur des capitaines de louveterie.
Le gouvernement vient à son tour de déposer un projet de loi pour favoriser la destruction des loups.
Ce projet a été renvoyé à la commission précédemment chargée d'examiner la proposition Petitbien.
Le ministre de l'agriculture augmente, lui aussi, les primes ;
il offre 400 francs par tête de loup ou de louve non pleine, 450 francs par tête de louve pleine,
40 francs par tête de louveteau et 200 francs par tête de loup qui aura attaqué des personnes.
Le paiement des primes sera à la charge de l'État.
Nous pouvons donc espérer de voir disparaître les loups dans un avenir prochain ;
les derniers capitaines de louveterie désireux de conserver les traditions de leur sport seront obligés d'imiter
les chasseurs de renards anglais : ils feront venir leur gibier vivant de Russie.



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Source : Le Finistère octobre 1880
Les loups
Avec l'hiver qui approche, on s'occupe, en ce moment, au ministère de l'intérieur,
de créer de nouveaux emplois de lieutenant de louveterie dans les départements intéressés.
Les lieutenants de louveterie jouissent de certaines prérogatives en échange de leurs obligations :
ils avaient autrefois le droit de chasser à courre dans les forêts de l'État ;
ce droit est aujourd'hui restreint à celui de la chasse au sanglier.
Il leur est également permis de faire aux renards une guerre acharnée.
En revanche, ils doivent entretenir à leurs frais un équipage composé au moins d'un piqueur, de deux valets limiers, d'un valet de chiens et quatre limiers.
Ce sont eux qui fournissent les pièges.
Ils doivent se concerter avec l'autorité administrative pour les battues dont la direction leur appartient naturellement.
La charge de lieutenant de louveterie donne droit à un uniforme que décrit ainsi le code des chasses :
« Habit bleu, à la française, relevé de parements de velours bleu et de galons or et argent.
Culotte chamois, chapeau avec ganse.
Ceinture de buffle jaune, où pend un couteau de chasse en argent.
Bottes à l’écuyère, ornées d'éperons également en argent. »


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Source : Le Finistère décembre 1880

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Source : Le Finistère janvier 1881
Fatigués de voir, tous les soirs, les loups venir rôder autour
des habitations, 4 chasseurs de Trébeurden,
les sieurs Le Moal, Omnès, Le Bris et Le Guyot, se sont entendus
sur les moyens de se débarrasser de ces visiteurs incommodes.
Pendant plusieurs soirs, ils ont mis un appât dans un champ voisin de la demeure du sieur Le Moal et chaque fois, il était enlevé.
Dans la nuit de samedi à dimanche dernier,
ces messieurs se sont mis à faire le guet, se relayant deux à deux.

Vers les 4 heures du matin, l'animal arrive au grand galop et se jette sur l'appât pour l'enlever,
mais comme on avait eu soin de le bien enterrer, il lui a fallu faire quelques efforts et se tourner,
de manière à présenter le flanc aux chasseurs.
Aussitôt deux coups de feu retentissent simultanément, tirés par les sieurs Le Moal et Omnès,
dont c'était le tour de faction ;
le loup s'enfuit au plus vite en poussant des hurlements plaintifs.
Ce n'est que vers les 7 heures du matin qu'ils ont pu le trouver étendu raide mort ; c'était une femelle.
Si tous les chasseurs de la contrée s'entendaient comme l'ont fait ceux de Trébeurden,
il nous semble que les loups seraient détruits dans très-peu de temps.
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Source : Le Finistère février 1881

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Source : Le Finistère novembre 1881
Jeudi dernier, trois louveteaux ont été détruits dans les taillis de Notre-Dame, voisin de la forêt du Cranou.
Deux de ces carnassiers ont été forcés ; le troisième, une femelle, a passé à Châteaulin, attaché,
comme trophée, derrière la voiture de M. Delécluze, de Douarnenez.
Ces trois fauves commençaient déjà à commettre des dégâts, et les cultivateurs sont heureux d'en être débarrassés.
Pleyber-Christ
Mercredi de la semaine dernière, un loup d'assez forte taille a été aperçu sur la voie ferrée, entre le signal extrême de la gare de Morlaix et la maison de garde du deuxième passage à niveau.
Ce loup, qui avait pénétré sur la ligne avant le passage du train de voyageurs de 8 h. 43, suivait la voie, lorsqu'il fut arrêté par la présence d'une équipe de poseurs au travail.

À ce moment le train descendait la rampe de Pleyber-Christ ;
notre loup parut hésiter un instant, puis franchit d'un bond la clôture et disparut dans les taillis,
à la grande surprise des cantonniers.
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Source : Le Finistère décembre 1881
Le Faou
Dans la nuit du 13 au 14 de ce mois, des loups sont venus
en pleine ville du Faou ;
ils ont pénétré dans une cour un milieu de la ville
et ont enlevé quatre moutons d'une crèche.
À côté de cette crèche couchait un homme qui a été réveillé par le bruit qu'ils faisaient, mais ils n'en a fait aucun cas, étant loin de se douter de ce qui se passait.

Le matin, on a trouvé les dépouilles de deux des moutons dans une prairie bordant la ville,
des deux autres, on n’a trouvé aucune trace.
Plusieurs poulets ont aussi disparu cette nuit-là.
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Source : Le Finistère février 1882
Le sieur Ceyté, Paul, cultivateur à Roscoff, venait au marché de Quimper
avec une voiture de légumes et marchait à côté de sa voiture,
accompagné de son chien.
Il arrivait, vers quatre heures du matin, au lieu-dit Craz-a-Borgne,
à six kilomètres en deçà de Châteaulin, lorsqu'un loup se précipita sur le chien
et lui fit plusieurs morsures.
Le cultivateur ne perdit pas son sang-froid et força le fauve à lâcher prise
et à prendre la fuite, en le frappant du manche de son fouet.

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Source : Le Finistère janvier 1885
Châteaulin
Un loup de forte taille, a été tué le 10,
par les sieurs Bodénan, Louis, journalier au Pont-Neuf,
près le Pont-de-Buis, et Perrot, Yves, cultivateur à Kervaillant.
Ils ont surpris le fauve couché dans une lande et ont tiré dessus.
L'animal n'étant pas resté sur le coup, ils l'ont poursuivi
avec des faucilles, et ils ont eu à soutenir une vraie lutte,
le loup au lieu de fuir, voulant se précipiter sur eux.

Ce loup aurait fait, parait-il, de nombreux ravages dans la contrée, s'introduisant sans façon
et sans crainte dans les bergeries où il a étranglé force moutons.
Des bêtes à cornes et des chevaux ont même été attaqués par ce carnassier.


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Source : Le Finistère juillet 1886
Le Loup ami de l’Homme
Pensez-vous qu'on puisse faire du loup un animal domestique ?
La question parait singulière au premier abord, mais elle n'est point absurde.
Il y a des loups qui ont témoigné une fidélité et une affection extraordinaire aux personnes qui les avaient élevés.
Dans un curieux ouvrage paru récemment, les Animaux perfectibles,
M. Victor Meunier rappelait cet exemple significatif, raconté par Cuvier :
Un loup a été élevé comme un chien.
Son maître, obligé de s'absenter, en fait don à la ménagerie.
L'animal est plusieurs semaines à se remettre de la douleur de cette séparation.
Au bout de dix-huit mois, l'homme revient.
Sans se laisser voir, perdu dans la foule, il dit un mot.
C'en est assez.
Le loup l'a reconnu ; ses cris en témoignent, et sa joie.
Mis en liberté, il le couvrit de caresses,
comme le chien le plus attaché l'eût fait après quelques semaines de séparation.
Il fallut se séparer de nouveau.
Nouvelle et profonde tristesse.
Le temps encore une fois le calma.
Trois ans s'étaient écoulés.
Le loup vivait heureux dans la compagnie d'un chien, son camarade de jeux.
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Victor Meunier
Écrivain scientifique
Né le 2 mai 1817 à Paris
Mort en septembre 1903.

Jean Léopold Nicolas Frédéric Cuvier,
dit Georges Cuvier,
Né le 23 août 1769 à Montbéliard
Mort le 13 mai 1832 à Paris,
Anatomiste,
Après cet espace de temps qui, certainement, aurait suffi pour que le chien de la race la plus fidèle oubliât son maitre, celui du loup revient ;
c'était le soir, tout était fermé, les yeux de l'animal ne pouvaient le servir ;
mais la voix de ce maître chéri ne s'était pas effacée de sa mémoire :
dès qu'il l'entend, il la reconnait, lui répond par des cris qui annoncent ses désirs impatients.
Aussitôt que l'obstacle qui les sépare est levé, les cris redoublent, l'animal se précipite,
pose ses deux pieds de devant sur les épaules de celui qu'il aime si vivement,
lui passe la langue sur toutes les parties du visage et menace de ses dents ses propres gardiens,
auxquels un moment auparavant il donnait encore des marques d'affection.
Ce bonheur ne dura point.
L'homme repartit.
Ce n'avait été qu'une sorte d'expérience.
La victime de ces cruelles expériences tomba dans une douleur farouche.
Plus de jeux, plus de mouvement même : immobile, refusant de manger, le loup maigrit rapidement :
ses poils se hérissèrent ; en huit jours il devint méconnaissable.
On crut le perdre.
Il se rétablit cependant ; du moins sa santé physique.
Mais il était incurablement frappé au cœur.
Si ses gardiens purent de nouveau l'approcher, le caresser,
il ne répondit plus que par des menaces aux avances des étrangers.