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Fenêtres sur le passé

1869

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Destruction des mauvaises herbes

Source : l’Électeur du Finistère mai 1869

Extrait du Journal de l’Agriculture

 

Destruction des mauvaises herbes

 

Nous ne savons tous que trop bien avec quelle facilité les plantes adventices se propagent dans nos champs ;

la douceur exceptionnelle de l'hiver dernier et la fréquence des pluies ont favorisé cette année leur développement d'une façon toute particulière.

 

Les bras deviennent de jour en jour plus chers et trop rares pour que l'on songe à détruire ces parasites

par des sarclages faits à la main.

 

Il faut donc, par des moyens différents et plus économiques, chercher à porter remède à ce mal.

 

L'emploi bien entendu du scarificateur ou simplement de l'extirpateur conduirait, je crois, à ce résultat désirable.

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Il suffit pour s'en convaincre de se rendre compte du mode

de végétation des plantes, et d'observer ce qui se passe

généralement dans la pratique.

 

Lorsqu'on enlève la récolte d'un champ, soit une récolte de blé,

on remarque, si les pailles se trouvent mélangées

d'une certaine quantité de plantes étrangères, que la majeure partie

de ces plantes sont dépourvues de leurs semences.

 

Ces graines sont donc tombées sur la terre,

et attendent la première occasion favorable pour germer.

 

Les travaux, au moment de la récolte étant trop pressants

pour permettre de labourer tous les chaumes à la charrue,

ces graines restent à la surface du sol et ne sont enfouies

qu'à la fin de l'automne ou dans le courant de l'hiver.


Mais alors, les conditions de température ne leur étant plus favorables,

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elles restent inertes et ne se développent qu'au printemps avec les plantes cultivées,

qui en sont ainsi toujours infestées.

 

Par l'emploi de l'extirpateur, la qualité du travail change complètement.

 

Au lieu de labourer 30 ou 40 ares, comme avec la charrue, on opère sur 130 à 150 ares dans le même temps

et avec les mêmes moyens ;

les graines des plantes adventices, au lieu de se trouver enfouies à des profondeurs défavorables à leur venue,

sont placées sur un terrain ameubli à sa surface seulement, et favorisant leur germination.

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Un second coup d'extirpateur, donné lorsque ces nouvelles plantes ont atteint une certaine hauteur, et avant qu'elles n'aient produit

de graines, suffît pour les détruire presque complètement.

 

Enfin, l'extirpateur présenterait encore l'avantage de pouvoir effectuer rapidement les labours de printemps lorsqu'on est pressé par le temps ;

il permettrait en outre d'ameublir économiquement

le sol déjà labouré et durci par les pluies.

 

Il est un autre instrument connu de tout le monde, la houe à cheval, dont l'emploi fréquent dans les cultures sarclées contribue également à faire disparaître les mauvaises herbes de nos champs,

et pourrait même atténuer les désastreux effets de la sécheresse

dans nos contrées méridionales.

 

Pour cela on devrait lui faire exécuter trois opérations différentes

à l'aide de pièces de rechange.

 

Ces trois sortes d'opérations consistent :

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1° à couper les herbes adventices entre deux terres, avec un premier jeu de dents repliées

à leur partie inférieure en forme de couteau ;

 

2° à tenir constamment la surface du sol émiettée à l'aide d'un second jeu de dents,

pour éviter l'évaporation causée par la chaleur de l'été ;

 

3° à chausser et à déchausser les plantes avec un troisième jeu de dents construites d'une façon particulière,

et qui, en rapprochant ou éloignant la terre des plantes cultivées,

amène l'humidité à leurs racines et l'y emmagasine en quelque sorte.

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Ainsi construite, la houe est un instrument fort utile et qui pourrait rendre d'importants services dans notre pays, je ne dis pas seulement en détruisant les mauvaises herbes dans les cultures sarclées avec plus de rapidité

et d'économie que la charrue, mais encore en entretenant

une plus grande somme d'humidité dans la couche végétale du sol.

 

Les Anglais, gens en tout fort pratiques, ont parfaitement compris,

bien que placés sous un climat moins chaud que le nôtre,

les principaux avantages de cet instrument.

 

Aussi en font-ils un usage très-fréquent, et il leur arrive même souvent

de semer leurs blés en ligne, dans le seul but de pouvoir les biner

avec des houes créées à cet usage.

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